Dans un article paru en 1982, Claude Lefort se vantait de cette démocratie, qu’il qualifiait d’ « évènement du pouvoir comme lieu vide ». Et il y a de quoi : le gouvernant n’est plus celui qui incarne la politique – il en est le représentant, le relais auprès du peuple, assemblé dans cette union que seule la pure et parfaite politique permet. Mais voilà, la fable connaît un hic : la décision. Qui prend la décision, la forme et la rend définitive, de sa conception à sa finition ? Bonne question. Car ce lieu vide, de toute émotion comme de toute capacité à entreprendre réellement bute aujourd’hui sur la Russie.