Cette élection présidentielle fut un temps de division pour la droite nationale. Le choix des lecteurs de l’Étudiant Libre ne s’est probablement pas toujours porté sur le même candidat : Éric Zemmour, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Valérie Pécresse, voire d’autres prétendants à la fonction suprême. Certains n’ont d’ailleurs pas forcément effectué un choix de cœur, et ont préféré le « vote utile » : c’est en partie grâce à eux que Marine Le Pen a pu accéder au second tour, à un point d’écart de Jean-Luc Mélenchon – lui aussi poussé par un vote utile de gauche – sans que cela ne doive mener pour autant à critiquer le choix des autres.
En comptant la candidate du Rassemblement National, ainsi qu’Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, la droite nationale totalise 32% des voix, soit un votant sur trois, et sans compter ceux de notre camp qui ont choisi un autre candidat. On peut le dire, après des décennies de combat pour nos idées, que ce soit dans le champ électoral avec le Front National puis le Rassemblement national ou sur le terrain intellectuel et médiatique comme avec Éric Zemmour : nous sommes désormais une des premières forces idéologiques de notre pays, sinon la première.
Une fois la joie ou la déception du dimanche soir passée, un nouvel horizon, une nouvelle bataille s’ouvre : celle du second tour. L’alternative devant laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est presque belle tellement elle est nette : d’un côté, le mondialisme, le culte du Marché, la start-up nation, celle des hommes qui passent leur vie dans les aéroports, hors sol, déracinés, qui au fond se sentiraient bien dans n’importe quelle grande ville vaguement occidentale, tant qu’ils sont loin du « populo » d’une France qu’ils jugent rance et rabougrie ; de l’autre, la patrie, la nation, l’enracinement, une identité millénaire, l’attachement à ce que nos aïeux nous ont transmis, la défense des services publics, des classes populaires qui commencent à être quelque peu excédées d’être méprisées par des technocrates encravatés qui prétendent, depuis Paris ou Bruxelles, leur expliquer pourquoi elles pensent et votent mal.
Ce second tour n’est plus un simple choix entre centre-gauche et centre-droit comme on a pu en avoir tant durant l’histoire de la Cinquième République : c’est un véritable choix de civilisation. C’est un choix entre deux visions de la société, de l’homme, de l’avenir de notre pays que tout oppose. Il ne s’agit pas simplement d’une opposition « de classes » entre un bloc élitaire et un bloc populaire, pour reprendre les mots de Jérôme Sainte-Marie : bien sûr, il y a un clivage social, mais le premier clivage est avant tout celui des idées, bloc mondialiste contre bloc national.
Au second tour, le camp national a sa candidate : Marine Le Pen. Je comprends parfaitement que certains aient pu lui préférer un autre candidat, surtout Éric Zemmour, au premier tour.
Mais si au premier tour, on choisit, au second, on élimine, on écarte. Et est-ce si difficile, pour un patriote, d’écarter cinq ans de submersion migratoire, de destruction de notre identité, de dérives sociétales, d’insécurité, de restriction des libertés pour des raisons prétendument scientifiques ? Cinq ans de mépris jupitérien, d’abaissement de la fonction présidentielle, de soumission à des intérêts « européens » complètement hors sol ? Écarter ce funeste individu et ceux qui l’entourent, qui brillent rarement par leur intelligence et leur charisme, et choisir une candidate, par un vote qui ne serait, au fond, pas un bien triste vote utile, mais, si l’on peut dire, un vote utile de conviction, le seul vote vital pour tout patriote digne de ce nom ?
Il y a des différences entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, c’est indéniable. Mais sont-elles uniquement de fond, ou surtout de forme ? Sur l’immigration et la sécurité, les deux thèmes qui, je crois, ont le plus motivé les électeurs de M. Zemmour dans leur choix, il y a l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes entre les deux.
Je ne vais pas me consacrer à une contradiction point par point de toutes les critiques que j’ai pu entendre à l’égard de ma candidate. Je ne vais pas me vouer à démontrer à ceux qui les partagent qu’elle est compétente, bien entourée de gens eux aussi compétents, qu’elle a la carrure d’un chef d’État, qu’elle n’a quasiment rien « renié », puisqu’elle défend toujours les mêmes propositions sur l’immigration, la sécurité, le social,… – qu’elle a raison de mettre au centre la question du pouvoir d’achat et de s’opposer à un libéralisme qui détruit notre service public, parce qu’une nation ne dure pas sans son peuple, et qu’un peuple ne dure pas sans cohésion sociale, et donc sans ne laisser personne sur le bord de la route, parce que l’individualisme est profondément incompatible avec une vision nationale et conservatrice de notre société, vision nécessairement communautarienne. Non, je leur dirai simplement : quels que soient les désaccords que vous avez ou pensez avoir avec les idées de Marine Le Pen, quel que soit le désamour que vous pouvez lui porter, c’est elle qui est au second tour, qui représente nos idées face à un homme qui, lui, représente tout ce que nous abhorrons.
C’est pour cela que mon syndicat étudiant, la Cocarde Étudiante, après avoir appelé à voter pour Marine Le Pen ou Éric Zemmour au premier tour, appelle clairement à voter pour la candidate du Rassemblement National au second, sans ambiguïté, et est d’ailleurs le seul syndicat étudiant à le faire. À l’heure actuelle, une telle clarté dans notre positionnement lors de cette élection historique nous paraît relever d’une impérieuse nécessité.
Dans les sondages, c’est du cinquante-cinquante. Elle peut gagner. Nous pouvons gagner. Nous n’avons plus le temps. L’heure n’est plus aux pudeurs de gazelle quand la survie même de notre patrie est menacée. Pour que vive la République, et surtout, pour que vive la France, une seule chose à faire le dimanche 24 avril 2022 : voter pour Marine Le Pen.
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