L'Étudiant Libre

Qu’ils s’engagent intelligemment – Réponse à la tribune de M-L Chevalier

Prudence ? Mais où est-elle ? La jeunesse bourgeoise catholique est au contraire imprudente !
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Prudence ? Mais où est-elle ? La jeunesse bourgeoise catholique est  au contraire imprudente ! Elle souffre même de deux imprudences  majeures. La première étant de refuser les combats qui se livrent dans  le monde qui l’entoure, la seconde de s’embourgeoiser dans un  confort qui tue dans l’œuf toute initiative possible. 

Le refus des combats est patent et pas seulement à Versailles. Les  dorures et les vitrines ne connaissent pas la centralisation, elles.  L’absence de courage non plus. Hélie de Saint Marc faisait d’ailleurs du  courage la première des vertus dans un texte désormais célèbre « Que  dire à un jeune de 20 ans ». Déjà la jeunesse dorée de la Métropole se  moquait des combats que livraient leurs parents. Ces fameux soixante-huitards, des ordures de la première heure par consensus historique… 

Aujourd’hui, les luttes se sont bien rapprochées et ont changé de  nature. Elles nécessitent plus de formation intellectuelle car elles sont  idéologiques. L’engagement politique est une nécessité. Seulement, sans formation et reconnaissance, il devient ridicule. Le parent averti  devrait donc dire : 

« Jean est passionné de politique mais je lui ai conseillé d’apprendre le métier de son choix où il a l’obligation d’exceller avant de s’engager » 

Et oui, la vrai conséquence de l’absence de courage est la cession de l’excellence aux autres courants de pensées dans de multiples  domaines (au hasard l’éducation, la culture -celle du ministère de la  Culture- , l’artisanat , le numérique,…) Ces derniers influencent tous  leur domaine en fonction de leurs schémas nauséabonds, et par  accumulation redessinent la société.  

Alors non, rien n’est bon dans 68. Il n’y a rien de courageux à devenir  un rebelle. Au contraire, c’est la voie de la facilité et les illusions de

réussite d’un rebelle ne servent qu’à le conforter dans sa bêtise. Le vrai  courage consiste à composer avec le système en devenant de vrais acteurs. La seule dissidence possible est celle contre l’idée dominante  quand cette dernière n’est pas pour le bien commun et dessert les  intérêts de l’unité d’un peuple. Pour passer à l’action, il faut d’abord le  courage et l’abnégation de se placer au niveau de l’excellence parmi  ses camarades dans un domaine systémique donné afin de pouvoir  proposer un schéma crédible puisque vecteur d’excellence. Si les  cathos sont tant en peine que ça à se faire entendre, c’est qu’ils ont  déserté l’excellence par absence de courage. 

Ah d’ailleurs, ils sont drôles ces jeunes qui rêvent d’aventure et qui vont se retrouver à empiler des packs d’eau au Liban entre Paul-Eloi et Marie Domitille tandis que Mohamed et Yasmin en banlieue ne demandent qu’à devenir français…

La deuxième imprudence de la jeunesse catholique est son amour du  confort. Pour preuve il suffira de s’intéresser à la réponse qu’elle a  faite au pass sanitaire… 

La plupart appartiennent aux classes moyennes de la société sans trop de  difficultés matérielles malgré des familles souvent nombreuses.  Disposant de réseaux assez importants, elle parvient souvent à se  hisser à des postes de cadres supérieurs. Donc les potentiels sont là  mais le manque d’ambition vient saper toute initiative. Ce manque  d’ambition qu’on retrouve chez les jeunes filles qui malgré une société  qui leur fait une part belle dans ses arcanes, préfèrent rester boire le  thé entre copines…(élever des enfants n’étant absolument pas incompatible avec l’exercice d’un métier) 

Il existe un autre aspect aux Manifs pour tous autre que le noble combat exalté pour la famille : le rendez-vous mondain d’une jeunesse  dorée. Retrouver ses connaissances est essentiel en tant que catalyseur pour crédibiliser des actions, mais devient dangereux quand  il s’agit de cultiver un entre-soi aux allures de caste. Ce confort social  est même nocif pour l’engagement et contrevient à l’esprit  missionnaire.

Ah d’ailleurs, ils sont drôles ces jeunes qui rêvent d’aventure et qui  vont se retrouver à empiler des packs d’eau au Liban entre Paul-Eloi et  Marie Domitille tandis que Mohamed et Yasmin en banlieue ne  demandent qu’à devenir français… 

On passe sur les comportements de petits bourgeois enfants gâtés du  néo-capitalisme qu’on retrouve partout en soirée (et pas que).  Soljenitsyne dans le « Déclin du courage » adressé aux étudiants  d’Harvard a tout dit. 

Bref renouons avec la notion de devoir d’État et la jeunesse catholique  aura rempli son premier défi en s’engageant, certes, mais de manière  intelligente. La notion de devoir lui permettra des actes de courage  qu’elle ne soupçonne pas encore.  

Ce n’est qu’une fois reconstruite, que la Cité pourra politiquement être  administrée. 

Chilpéric d’Albret

Retrouvez la tribune originale ici : https://letudiantlibre.fr/et-bien-quils-sengagent/

 

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