Mais où est donc passée Marlène Schiappa ? La cérémonie des Oscars des ministres oubliés commence par le Prix du Malaise, décerné à Marlène Schiappa. Depuis qu’elle est secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, on ne l’entend plus jusqu’à Gambetta ! Féministe depuis toujours, elle est manquée par 19% des Français, selon le sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Discrète dans les médias depuis le gouvernement Borne, elle fait des arrivées remarquées quand elle y passe : « moi, je suis membre du gouvernement”, « moi, je ne me prends pas pour la Justice”, « je suis membre du jury du Prix de femmes d’influences », se félicite-t-elle sur Cnews, le 24 novembre 2022. Elle est venue sur le plateau, elle a récité son curriculum vitae, puis elle est partie. 

A-t-elle encore des choses à prouver aux Français, après son échec avec les influenceurs à l’Élysée, sa gifle de chauffeuse de salle et d’humoriste lors du meeting du candidat LREM Laurent Saint-Martin. Quel est le réel métier de Marlène Schiappa ? « Moi je crois que ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on est obligé d’être sinistre, et je pense qu’on peut être sérieux sans se prendre au sérieux » a-t-elle affirmé lors du meeting de Laurent Saint-Martin en 2021. Malgré sa longue chevelure flamboyante et son manteau rouge repérable de loin, Marlène est très effacée des médias pour cette rentrée 2023. Se projette-t-elle dans la Mairie de Paris 2024 ? Nous anticipons sa réponse : « Oh gardez vos nerfs ». 

La “Queer Palm”

La « Queer Palm » revient à P. Ndiaye, véritable malheur de cette rentrée ; plus de 50% des élèves en classe de sixièmes ne lisent pas bien, et le ministre de l’Éducation semble se voiler, médiatiquement, la face. Malgré son nom de naissance, Papa N’Diaye, notre nominé ne semble pas demeurer le patriarche de tous les enfants, puisque 33% des Français n’ont jamais entendu parler de lui. Alors que son secteur traverse une crise durable (hausse de l’insécurité aux abords des écoles, effondrement de Parcours sup, illettrisme en croissance, salaire des enseignants trop faible, etc.), il se dit pour « l’éducation à la sexualité à l’école », sans donner des “cours de genre”. L’objectif reste le même : lutter contre les stéréotypes visant les LGBT. 

Mais qui sont-ils ?

Olivier Dussopt, Catherine Colonna et Agnès Pannier-Runacher sont oubliés par environ 60% des Français, respectivement ministre du Travail, du plein emploi et de l’Insertion, ministère des Affaires étrangères et ministre déléguée chargée de l’Industrie de France, ils peinent à convaincre sur le grand écran, la radio et les réseaux sociaux. Ministre oublié ou stratégie d’effacement ? Soit. Ne mettons pas tout le monde dans le même Pannier.

Parmi les ministres oubliés du gouvernement Borne, je nomme : Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Tignasses de surfeurs, fines mèches grisonnantes et légèrement bouclées, l’ancien maire d’Angers mérite l’Oscar de la Meilleure coiffure. Cet enfant angevin déchu médiatiquement a fait d’Angers la ville la plus verte de France. Cet amoureux des mobilités douces peine-t-il à convaincre à l’heure où la Transition écologique inquiète les militants aux cheveux bleus ? Christophe Béchu et son ministère sont connus par seulement 9% des Français.

L’Angevin perdu 

Rappelons-nous des feux de forêt tragiques cet été en France, alors qu’une partie du territoire brûle, que le pays suffoque, Béchu est absent des médias… Est-ce un homme de bureau et de terrain plutôt qu’un homme de médias ? Sur RTL, le ministre répond quinze jours après sa nomination : « Je crois que le ministère de la Transition écologique est celui de la prévention, ce n’est pas celui qui éteint les incendies quand ils ont commencé, ça, c’est le travail des sapeurs-pompiers. Ce n’est pas la présence du ministre à côté des sapeurs-pompiers qui modifie le drame qu’on est en train de vivre », surtout avec un ministre brassant du vent, cela risque d’amplifier le feu. Le  monsieur environnement du gouvernement se hisse à la 169e position du Top 1 000 des personnalités les plus médiatisées en 2022 en France, juste derrière Tom Cruise. Depuis sa nomination, il a gagné 830 places dans ce classement toutes catégories confondues. Pêchu le Béchu ! 

Oscar du meilleur artiste féminin

L’Oscar du meilleur artiste féminin, est décerné à Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, elle est méconnue par 70% des Français. Cette Franco-Libanaise, peu télégénique, trouve sa place derrière l’oreille attentive d’Emmanuel Macron, c’est une femme de l’ombre. « La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert », disait André Malraux, le premier à occuper ce poste en 1965. La médiatisation ne s’hérite pas de Roselyne Bachelot, elle se conquiert, n’est-ce pas Rima.

Palme de la vie privée

Olivia Grégoire, ministre des PME du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, reçoit La Palme de la vie privée. La ministre, qui n’a pas un agenda de ministre, est méconnue par 72% des Français. En juin 2022, l’ex-compagne de Valls accède au deuxième tour des élections législatives dans la douzième circonscription de Paris. « Pas une seule voix ne doit aller au Rassemblement national », déclare la candidate macronienne le 13 juin 2022, sur RTL. Elle est finalement élue face à la candidate de la NUPES, Céline Malaisé. En juillet 2021, alors qu’elle est à son cinquième mois de grossesse, elle médiatise sa vaccination de femme enceinte contre le Covid-19, puis donne naissance à son premier enfant, le 12 décembre de la même année. Et non, Valls n’est pas le père versatile, c’est un certain Philippe Aubry, un homme « de gauche » et spécialiste de l’audiovisuel. Paris Match médiatise la naissance providentielle de cet enfant baptisé Romy, le 30 décembre 2021. Contrairement à Ségolène Royale, qui aurait reçue la Palme de la mise en scène, Olivia Grégoire n’invite pas les journalistes dans sa chambre d’hôpital 24h après l’accouchement. Cette jeune mère fidèle à la paroisse Saint-François-Xavier à Paris, selon Wikipédia, reste discrète dans les médias sauf quand il s’agit de sa vie privée.

Et puis…la Palme d’or

La Palme d’or revient à Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances. Un titre bien ample, pour une fonction bien dérisoire. Cette magistrate de profession semble occupée à rendre visite à des établissements dédiés aux minorités. Le 13 janvier 2023, elle s’est par exemple rendue au Girofard à Bordeaux, un centre pour personnes gays, lesbiennes, bis, trans, intersexes, non binaires et consorts, qui a bénéficié d’une aide de 3 millions d’euros : « ce fonds aidera à la pérennisation des emplois de travailleurs sociaux ». Étonnant pour une ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes de se réjouir de financer des communautés qui ne se sentent ni femmes ni hommes. Et alors que les médias nous font croire que l’égalité hommes-femmes est le combat de tous, Isabelle Rome est méconnue par 74% des Français. 

La ministre aux cheveux blancs non inclusifs s’oppose pourtant au racisme, à l’antisémitisme, à la haine anti-LGBT+ : tous les combats « à la mode” qui la placent malgré tout dans la pénombre du gouvernement Borne. La ministre a ainsi annoncé « une aide universelle d’urgence, sous forme de don » pour les victimes de violences conjugales, les idées coulent à flots pour Rome. Le 30 janvier dernier, elle dévoilait justement son plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Tous les chemins mènent à Rome, qui n’est décidément pas à court d’idées. 

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