Par le passé, les hommes rassemblaient les femmes dans un large panier, dans une assiette unique avec des couverts de généralité. En effet, dans l’opinion publique, les femmes semblaient toutes identiques, répondant toujours selon des réactions similaires, ne possédant qu’une personnalité unique et une palette d’émotions redondante et limitée. Cette appréhension de l’autre permettait aux hommes de discréditer les femmes en les ramenant sans cesse à leur prétendue nature, à leur pulsion, à une définition singulière par chromosome.
Aujourd’hui, les néo-féministes utilisent le même plan d’action. Paradoxalement, elles se plaignent du traitement de leur sexe dans les décennies précédentes tout en reproduisant le même comportement à l’égard des hommes modernes. En effet, dans la bouche de ces femmes, les hommes ne forment qu’une entité responsable de tous les maux de la planète, du croqueur de fruit jusqu’à l’ouvreur de jarre. Les individus masculins sont renvoyés à leur pulsion en permanence, ils sont considérés en violeur potentiel et en bourreau inconscient. Parfois moquées pour un manque de sagesse ou pour un surplus de spontanéité, ces néo-féministes tendent à opérer l’homme en jugeant la nature de ce sexe pour en faire un idéal féminin chimérique. Celles-ci prennent une liste de traits de caractère communs à l’humanité de manière générale, sans distinction biologique, puis déclarent ce qui est bien ou mal, et – il faut le souligner – en se soumettant à l’objectivité de s’accaparer les attitudes appropriées. De ce procès résulte le portrait robot d’un homme déshabillé de sa virilité, et en conflit permanent avec de nombreux points de sa nature. Finalement, elles veulent une poupée docile, un corps d’homme avec une mentalité de femme. Le plus tragique dans cette opération est le désir instinctif et chimique des dames pour les hommes aux antipodes de ceux qu’elles construisent.
En somme, les néo-féministes séparent le genre masculin par un manichéisme émotionnel et irrationnel, il y aurait d’un côté les hommes toxiques, et de l’autre les saints hommes féministes. Cette différence est par sa binarité complètement semblable aux catégories closes d’hystériques et de bonnes femmes.
Une fois ce phénomène observé et résumé, nous devons dûment nous demander d’où provient ce désir chirurgical. Les femmes, dans l’histoire de l’Humanité, sont moins représentées que les hommes. En majeure partie parce que celle-ci s’est construite sur des rapports de force, à l’image de la guerre. Cependant, ce n’est pas pour autant que les femmes en sont absentes, bien au contraire. Les femmes nobles et les bourgeoises siégeaient dans les cours ou créaient des salons. Ainsi, elles participaient activement à la création des modes ainsi qu’au développement de la culture, et même pour certaines à la politique. Pour ne prendre que quelques exemples : Catherine de Médicis, Jeanne d’Arc, Anne de Bretagne, Marguerite de Navarre ou encore des Précieuses comme Madame de la Fayette. Mais les néo-féministes font les autruches et ignorent ces éminents exemples afin de grossir l’oppression féminine et légitimer leur violence. Elles font taire ces illustres dames afin de justifier leur hurlement.
Donc les néo-féministes se sentent inférieures, du point de vue de l’Histoire de l’humanité, face à l’homme qu’elles tiennent pour unique responsable de cette fausse invisibilisation. Ainsi, elles veulent se venger en supprimant le mauvais sexe de l’avenir politique, culturel, intellectuel et social, sous prétexte de juste remboursement talionesque.
Cette idéologie néo-féministe s’introduit de plus en plus profondément dans notre société et s’ancre dans les racines de notre socle commun. Désormais, certains de ces principes ne sont plus discutés mais enseignés en vérité absolue. Ainsi, cette pensée guide la morale et se répand, entre autres, par les services publics. De plus, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes dans les métiers de l’éducation, celles-ci sont aussi facilement amenées à répandre ces théories aux oreilles des enfants tant elles sont séduisantes et flatteuses pour leur sexe.
Pour conclure, ces revendications néo-féministes sont particulièrement délétères pour les rapports hommes-femmes. Et ce pour une raison principalement : les calomnies proférées contre les hommes peuvent soit les transformer en gentils féministes dociles, soit réveiller la virilité violente auparavant absente du corps ou contrôlée. Si des hommes innocents sont condamnés et traités en démons, ils gagneront davantage à le devenir plutôt qu’à rester passifs face aux accusations. Pour ne prendre qu’une simple illustration de mon propos : si un homme bon est accusé de vol à tort, il préférera piller avant d’entrer en prison afin que la peine soit juste, plutôt que de subir le même sort dans l’innocence. Bien sûr, les hommes toxiques existent, mais cette ignoble catégorie demeure minoritaire. Or, en voulant généraliser la toxicité des hommes à chaque détenteur du chromosome Y, le poison va se répandre plus rapidement par diffamation. Pour résumer, les néo-féministes produisent ce qu’elles veulent combattre et construisent leurs propres pantins pour punir, obtenir de l’autorité, et ainsi prendre plus de poids dans l’opinion publique.
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