Tribune parue dans le numéro papier de janvier-février 2022. Jacques Smith est délégué national de l’UNI.
Aujourd’hui, après que le combat de l’UNI fut porté pendant longtemps contre le totalitarisme marxiste et le communisme, le grand danger qui se dresse devant nous à l’Université est désormais ce qu’on appelle le « wokisme » ou la « cancel culture », idéologies tout aussi totalitaires. Ces termes désignent toutes démarches consistant à « s’éveiller » et à lutter contre l’oppression systémique et structurelle que subissent les différentes minorités. Femmes, noirs, communauté LGBT, tous ont comme point commun de devoir se révolter contre une société patriarcale blanche qui les opprime depuis la colonisation jusque dans les plats que nous mangeons aujourd’hui.
Ces idéologies décoloniales, indigénistes, racialistes sont mortifères et visent à déconstruire tout ce qui fait notre culture, notre pays, notre civilisation. Comme depuis sa création, les militants de l’UNI se battent contre ce fléau qui envahit l’Université.
Sciences Po nous donne à ce titre de trop nombreux exemples de wokisme. L’été dernier, l’administration conseillait en lecture d’été des livres comme La fragilité banche, La suprématie blanche ou encore Pourquoi je ne parle plus de race avec les blancs. Ce grand retour du prisme racial pour comprendre la société est de loin très inquiétant. Il est opéré par ceux-là mêmes qui se disent « anti-raciste ». Plus récemment, notre responsable en troisième année au campus de Poitiers, dévoilait l’intitulé d’un de ses cours : « sociologie de la race ». Une association nommée « BeingBlackAt SciencesPo » a demandé à l’administration la création d’un « module obligatoire » exclusivement réservé aux blancs afin de les rééduquer pour qu’ils arrêtent de « perpétuer du racisme ». En juin dernier, c’est un professeur invité par Sciences Po qui nous explique que la gastronomie française reflète la « suprématie blanche » et serait raciste. La dérive racialiste de cette institution censée former nos futures élites n’est malheureusement plus à prouver.
Ce wokisme racialiste est bien évidemment prôné par les syndicats et toutes les organisations de gauche et d’extrême-gauche. L’UNEF organise des réunions « non-mixtes » où les blancs ne sont pas autorisés. Qu’est-ce que le racisme sinon que de discriminer en fonction de la couleur de peau ?
Ce wokisme a par ailleurs gangréné les plus hautes institutions universitaires qui se font les meilleurs ambassadeurs de cette vague déconstructiviste. Antoine Petit, le président du CNRS (Centre National des Recherches en Sciences Sociales) lui-même parle de « privilège blanc ».
Le penchant totalitaire de ce mouvement se manifeste principalement par la « cancel culture » ou culture de l’annulation qui consiste à dénoncer publiquement ce qui ne relèverait pas du wokisme en vue d’obtenir la décrédibilisation de cette parole et surtout la mise au ban de la société. L’enseignement supérieur français ne manque pas d’exemple en matière. Sylviane Agasinsky, opposée à la GPA, est interdite de conférence à Bordeaux, Geoffroy Lejeune et François Hollande exclus de Lille, Thierry Lentz, spécialiste de Napoléon, annulé à Nantes.
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Le point commun entre toutes ces censures? Elles sont l’origine de militants minoritaires, ultra-bruyants et violents à destination de la présidence de l’établissement qui finit par céder au politiquement correct. À La Sorbonne, une pièce de théâtre d’Eschyle, jouée depuis plus d’un millénaire, dont la tradition demande aux acteurs de porter des masques noirs, est censurée car jugée discriminatoire pour les personnes « racisées ».
A Rouen, la logique de déconstruction atteint son paroxysme quand le maire socialiste a voulu déboulonner la statue de Napoléon qui dominait la place de l’hôtel de ville. L’idée était de remplacer cette grande figure de notre histoire, que représente l’empereur, par une « figure féministe », Gisèle Halimi, afin « de remettre de l’égalité dans l’espace public ». En réalité, ce déboulonnage incarne parfaitement ce qu’est le wokisme : sous couvert d’égalité et de réveil des opprimés, c’est le reniement de notre histoire et la détestation de tout ce qui fait notre pays.
Notre section rouennaise a mené le combat pour le maintien de Napoléon pendant plus d’un an. Tractages, collages, pétitions, l’UNI s’y est opposée fermement. Face à la résistance de nos militants, le maire socialiste a lancé une consultation locale pour demander aux habitants de trancher. Après une campagne intense sur le terrain afin de sensibiliser les rouennais à l’importance et à la symbolique de cet évènement, 68% déclare leur amour à l’empereur.
À l’instar de la culture « woke », l’islamo-gauchisme s’est aussi largement répandu à l’Université. C’est la convergence d’intérêt entre une grande partie de la gauche et l’islamisme.
A l’instar de la culture « woke », l’islamo-gauchisme s’est aussi largement répandu à l’Université. C’est la convergence d’intérêt entre une grande partie de la gauche et l’islamisme.
L’IEP de Grenoble s’est malheureusement distingué à deux reprises.
Tout d’abord, des militants d’extrême gauche se sont octroyés le droit de taguer publiquement le nom de deux professeurs, appelant au lynchage de ces derniers. En effet, les deux universitaires ont eu le malheur de critiquer le terme d’« islamophobie » en ce que cette expression n’existerait que dans le simple but de museler tout débat autour de l’islam.
La conception à géométrie variable de la liberté d’expression de ces bien-pensants ne fait plus aucun doute. Comble de l’histoire, les étudiants mis en cause pour avoir placé une cible sur le dos de ces professeurs sont relaxés, et un des deux professeurs a même été suspendu par l’établissement pour avoir dénoncé « une chasse idéologique aux enseignants ».
Dès l’affichage des deux noms des professeurs, nous sommes montés au créneau pour dénoncer cet acte irresponsable, quelques mois seulement après la décapitation de Samuel Patty, et défendre la liberté d’expression du professeur suspendu par l’établissement. Notre action contre la dérive idéologique et communautaire de Sciences Po a permis la décision courageuse de Laurent Wauquiez, président du conseil régional d’Auvergne Rhônes Alpes, qui a coupé en décembre dernier toute subvention et coopération avec l’établissement.
Peu de temps après, la cafétéria du même campus annonce, sans aucune gêne, ne plus servir que de la viande Halal à ses étudiants. Très rapidement, nous lançons une pétition contre cette décision et sous la pression de notre section, l’établissement a annoncé que la cafétéria servirait de nouveau de la viande non halal.
Bien évidemment, nous trouvons à l’Université de Nanterre – berceau de Mai 68 – d’autres formes de soumission à l’islamo-gauchisme. Pendant 3 ans, la piscine de l’Université met en place des horaires exclusivement réservés aux femmes musulmanes en burkini, afin qu’elles puissent se baigner loin du regard des hommes. C’est un acte très clair de complicité avec l’islamisme.
Tous ces évènements, si néfastes pour notre pays, illustrent bien l’infection wokiste et islamo-gauchiste de l’enseignement supérieur français. Nos militants et toutes nos sections se dressent et résistent afin de défendre les valeurs françaises, son histoire, sa culture ainsi que la liberté d’expression si souvent attaquée par ces militants totalitaires.
L’UNI remplit le rôle de lanceur d’alerte. Elle est le fer de lance de l’opposition à ces idées mortifères. L’objectif est de révéler les différents cas de dérives et de censures pour susciter la réaction d’autres acteurs et avertir l’opinion publique. Certains politiques sont montés au créneau contre le racialisme de Sciences Po, l’islamo-gauchisme de l’IEP de Grenoble ou le wokisme du maire de Rouen grâce à notre action.
L’objectif est aussi de montrer que tous les étudiants ne sont pas soumis au politiquement correct. L’UNI est le porte-parole de cette jeunesse ne voulant pas se soumettre à la doxa dominante. C’est le but de nos « happening » d’accueil, quand Mélenchon vient faire une conférence à Sciences Po Paris ou quand Sandrine Rousseau arrive à Nancy avec une banderole : « Rousseau, humoriste préférée des Français ».
L’UNI est l’organisation qui rassemble les étudiants de droite à travers la France. Depuis 54 ans, le combat de l’UNI est primordial pour notre pays et son action efficace.
La jeunesse de droite doit se battre contre l’implantation de ces idéologies totalitaires de déconstruction à l’Université, berceau de la connaissance, du savoir et du débat. Des sections de l’UNI accueillent, partout en France, cette jeunesse prête à se lever pour défendre ses idées, et porter haut et fier les valeurs de notre beau pays !
Par l’éducation, pour la Nation.
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