L'Étudiant Libre

L’Education nationale en crise, le ministre en vacances

Alors qu’il était déjà au cœur d’une polémique, le ministre de l’Education Nationale prête de nouveau le flanc à la critique. Jean-Michel Blanquer était en vacances et a choisi de télé-travailler comme nombre de Français en période de pandémie. Mais on lui reproche plus la destination que le procédé.
Crédits : Wikipédia

Le 17 janvier, Médiapart a révélé que Jean-Michel Blanquer avait communiqué son protocole sanitaire controversé depuis l’île d’Ibiza. Si le symbole est malheureux, le ministre et le gouvernement rappellent que chaque ministre a le droit de partir en vacances à moins de deux heures d’avion de la France, ne remettant pas en cause l’exemplarité du ministre. 

 

Alors qu’il était déjà au cœur d’une polémique, le ministre de l’Education Nationale prête de nouveau le flanc à la critique. Jean-Michel Blanquer était en vacances et a choisi de télé-travailler comme nombre de Français en période de pandémie. On lui reproche plus la destination que le procédé. Cela alors même que l’île d’Ibiza, à la réputation explosive, est confinée au même titre que le reste de l’Archipel des Baléares. Les boîtes de nuit sont fermées et les plages restent froides en hiver : on ne voit pas l’aspect de fête et de déconnexion qui est reproché au ministre. Sa seule erreur est d’avoir ignoré la réputation de l’île connue pour ses fêtes. C’est en réalité cet écho à l’imaginaire collectif qui lui est reproché par l’opposition. La gauche et la droite, après avoir engendré la polémique, demandent sa démission via Twitter. Toutes les oppositions se rejoignent sauf le PS et Reconquête. Les deux partis lui reprochent avant tout le protocole ridicule et présenté trop tardivement aux responsables d’établissements et ne réclament pas sa démission pour autant. Du côté de l’Elysée on reconnaît une maladresse, mais pas d’erreur et encore moins de faute. 

Il y a une omniprésence des polémiques dans cette campagne, le repos du ministre faisant suite aux fausses polémiques des propos d’Éric Zemmour sur la scolarisation des enfants handicapés. Ce recours permanent à la polémique, au clash et la recherche de la sensation révèlent l’aspect morne d’une campagne, pourtant aux grands enjeux. En effet, si les bases électorales restent relativement mobilisées, la majorité des Français restent indécis ou désintéressé de la campagne. La présidentielle ne passionne plus et l’info choc devient un moyen de dynamiser une période de vide dans l’information. En manque de public, les politiques se dénoncent et se taclent dans des polémiques futiles ou sans fondements. Ils préfèrent mettre de côté les idées et américaniser le débat le tout sur fond d’hystérisation. Encore une campagne sensationnaliste où le l’actu people dépasse le politique et où la victoire sera donnée au plus moral des candidats plutôt qu’au plus compétent.

Thomas Custer

Thomas Custer

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