L'Étudiant Libre

Zemmour condamné pour « complicité d’incitation à la haine raciale »

Dans un procès loin d’être dépolitisé, voilà que les magistrats sanctionnent le débat d’idée. Ils brouillent de nouveau la frontière entre les trois pouvoirs définis par Montesquieu. Attribuant les bons et les mauvais points, ils s’imposent une nouvelle fois en arbitres de la vie politique.
Crédits : Wiki Commons

Éric Zemmour a été condamné pour des propos tenus l’année dernière alors qu’il était encore chroniqueur pour CNews. L’ancien polémiste doit payer une amende de 10 000 euros pour sa déclaration sur les mineurs isolés. Le candidat a décidé de faire appel. 

Il avait dit que les mineurs isolés étaient tous des « violeurs, voleurs » avant de nuancer ses propos, réduisant notamment la portée de ses remarques. Il s’appuyait alors sur un rapport du Sénat sur la criminalité et la délinquance au sein de ces populations. Condamné par une justice qu’il qualifie de politique, il semble ne pas pouvoir se départir des polémiques qui s’enchaînent. 

Le candidat s’est défendu dans le communiqué. Il y explique qu’il ne comprend pas le qualificatif racial (caractère aggravant) rappelant que les mineurs isolés ne constituent pas une race. Il a ajouté à sa défense qu’il ne se faisait alors que le rapporteur et l’analyste du rapport du Sénat. Il a déduit de sa condamnation que les sénateurs qui ont établi le rapport auraient pu être condamnés avec lui. 

Rappelant le procès contre François Fillon en 2017, avec une moindre importance, le pouvoir judiciaire, qui a refusé le renvoi demandé par le candidat, s’immisce de nouveau dans la course à la présidentielle. Dans un procès loin d’être dépolitisé, puisque 30 départements se sont portés civile, voilà que les magistrats sanctionnent le débat d’idée. Ils brouillent de nouveau la frontière entre les trois pouvoirs définis par Montesquieu. Attribuant les bons et les mauvais points, ils s’imposent une nouvelle fois en arbitres de la vie politique. 

Thomas Custer

Thomas Custer

Zemmour condamné pour « complicité d’incitation à la haine raciale »
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