L'Étudiant Libre

50 nuances de déconstruction, ou comment le wokisme nourrit l’islamisme

Ils sont les deux faces d’une même pièce, œuvrant dans un but commun - la déconstruction de la France - le wokisme et l’islamisme menacent notre socle culturel, philosophique et identitaire.

L’un se présente à visage découvert, sous couvert d’inclusion et de tolérance, l’autre, plus insidieux et discret, infiltre des territoires entiers de notre pays comme le montre le récent reportage de Zone interdite à Roubaix, ville en sécession avec nos lois et nos mœurs. Mais c’est bien le relativisme culturel, la déconstruction de nos valeurs induite par le wokisme qui a permis une telle propagation de l’islam radical dans notre pays.

La déconstruction de notre école d’abord, qui a vu apparaître des discours de repentance, des accusations de crimes coloniaux ou la mise au ban de grandes figures historiques qu’ont qualifie d’oppresseurs. De Napoléon à de Gaulle en passant par l’enseignement de la guerre d’Algérie et de la colonisation française, tous ces sujets qui balisent l’Histoire de France sont désormais disqualifiés, remis en question par les nouveaux censeurs du XXIème siècle. Ils sont professeurs, universitaires, intellectuels, et s’emploient à distiller le poison de la haine de notre passé aux élèves des écoles, collèges, lycées et universités françaises. C’est sur cette déconstruction mémorielle et historique que prospèrent les discours des prédicateurs islamiques, engrenant des cohortes de jeunes souvent issus de l’immigration, dans un cercle vicieux de détestation de notre pays. Comment aimer son pays quand, durant des années d’enseignement, vos professeurs ont méthodiquement mis à mal l’Histoire qui a construit ce même pays ? Cette auto-flagellation a nourri les bataillons de jeunes en croisade contre la nation qui les a accueillis, ne jurant que par le passé oppressif et discriminant de la France, préférant la vision historique de Tariq Ramadan et Yassine Belatar à celles de Marc Bloch ou Jean Sévillia.

La déconstruction de notre laïcité ensuite. De l’extrême-gauche islamo-gauchiste à l’instar de Danièle Obono et Clémentine Autain, aux association antiracistes comme l’UNEF ou le PIR (Parti des Indigènes de la République), nombreux sont ceux qui taxent notre laïcité d’arme contre les musulmans, d’outil islamophobe et colonialiste. Ces pseudos défenseurs des minorités sont en réalité le marche-pied de l’entrisme islamique. On peut ainsi citer le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, qui approuve le burkini dans les piscines de sa ville, ou encore la ministre de l’Égalité hommes-femmes qui cautionne le port du voile dans les compétitions sportives. Quelle ironie que ces grands clercs de la tolérance et de l’égalité organisent le séparatisme religieux dans notre société.

Ne minorons pas le danger que représente le wokisme, car derrière chaque pan déconstruit c’est un peu plus de la maison France qui s’effrite.

Victor Bonnin

La déconstruction de notre modèle universaliste également. Le wokisme, bataillant contre de prétendues inégalités systémiques dans notre pays, pourfendant le puritanisme occidental et les rapports de domination hommes-femmes, se fait en réalité l’allié objectif de la vision rétrograde portée par l’islam radical. Légitimant le port du voile le plus large possible, au nom du libre choix de la femme, l’idéologie progressiste fait fi de la symbolique discriminante derrière cet habit. En effet, le voile dans le Coran est synonyme de protection contre les regards des hommes et d’impureté. En détruisant le féminisme universaliste, vision propre à l’Occident, c’est l’islam radical que l’on fait rentrer par la petite porte de notre civilisation.

Enfin, en détruisant la différenciation de l’homme à travers la nationalité et non à travers la question de la race, c’est un monstrueux retour en arrière que nous construisent les décoloniaux et racialistes de notre époque. Lorsque la nation disparait, c’est le retour du plus petit dénominateur commun qui revient, de la race au sexe en passant par la religion. Le communautarisme de certains groupes se nourrit de ce nihilisme identitaire qui revendique la religion comme socle et la Charia comme texte central, en lieu et place de l’identité et de la culture françaises. Quand une députée de la nation refuse de dire « Vive la France », elle appose une pierre supplémentaire sur l’autel du séparatisme et du repli religieux qui traverse notre pays.

Les 73% de jeunes musulmans qui déclarent mettre la loi religieuse au-dessus des lois civiles de notre pays sont les enfants de cette déconstruction organisée de notre identité, de notre culture, de la haine anti-française propagée par des élites biberonnées aux mouvements américains progressistes. Qu’on ne s’y trompe pas, la lutte contre ces idéologies n’est pas seulement une lutte contre des phénomènes de repli identitaire, sexuel ou religieux, mais bien une bataille pour conserver et transmettre l’essence même de notre civilisation, son identité séculaire, son histoire millénaire, qui fondent notre nation. Ne minorons pas le danger que représente le wokisme, car derrière chaque pan déconstruit c’est un peu plus de la maison France qui s’effrite. Ceux qui seraient tentés de prendre avec dérision les folies et lubies de ces revendications ne doivent jamais oublier que le wokisme est bel et bien le marche-pied de l’islamisme. En effet, la nature ayant horreur du vide, le nihilisme que nous promettent les progressistes entraînera de facto notre remplacement culturel et civilisationnel.

Bernanos écrivait, dans Le Chemin de la Croix-des-âmes : « Jeunes Français, qui n’étiez hier que l’enfance de mon pays, une crise sans précédent vous pousse désormais au premier rang. Amis j’ai entrepris de vous parler comme à des hommes, entre le désastre et nous, il n’y a plus que votre jeune honneur (…) tenez bon, tenez ferme, soyez fidèle ».

Derrière chaque combat gagné, c’est un peu plus d’espoir pour les générations futures. Pour eux, nous n’avons pas le droit de baisser les yeux ni les armes sur ces dangers. Encore une fois, c’est à la jeunesse qu’il revient de porter cette bataille, dans les universités, sur les réseaux sociaux, dans les entreprises ainsi que dans le monde politique et associatif. Jamais nous n’avons été confrontés à un tel choix, la nation ou la division, l’universalisme ou le communautarisme. De notre courage et notre détermination dépend la conservation de notre pays tel que nous le connaissons.

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Victor Bonnin

Victor Bonnin

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