L'Étudiant Libre

La candidate Les Républicains a atterri hier à Erevan, la capitale arménienne, où elle accomplira un périple de quatre jours en compagnie de Bruno Retailleau et Michel Barnier, deux ténors du parti.
Mémorial de Tsitsernakaberd à Erevan, première étape de Valérie Pécresse dans le pays (Crédits : Armenian Genocide Memorial - Yerevan)

Elle se rendra dans plusieurs lieux symboliques du pays, à commencer par le mémorial du génocide arménien de 1917. Ce voyage prend place quelque jours après le déplacement du candidat Éric Zemmour sur place.

Ces venues ont une signification mémorielle mais aussi très actuelle. En effet, la région est sous tensions depuis près de deux ans, l’Arménie faisant face à une hostilité de ses voisins turcs et azéris, une guerre ayant même éclaté entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le Haut-Karabagh en 2020. Ce conflit se poursuit toujours sous forme de persécutions contre les chrétiens de la région fraîchement conquise et d’altercations aux frontières.

Si dans son voyage le candidat identitaire avait pris soin de mettre en avant un enjeu et un conflit civilisationnel au cœur de ce pays, Valérie Pécresse a fait le choix de rassembler autour des commémorations des souffrances de ce peuple, espérant ainsi rallier les voix catholiques, inquiets du sort des chrétiens d’Orient. Mais surtout la candidate, qui se maintient en deuxième position dans les sondages, doit faire oublier sa performance plus que moyenne lors de son meeting du 11 décembre mais également ne pas se faire dépasser sur sa droite. En effet, Emmanuel Macron ne la menace pas dans son projet de rassemblement de la droite républicaine pour le second tour, là où les deux candidats identitaires – et surtout Éric Zemmour – séduisent les électeurs de droite traditionnelle inquiets de l’état du pays et jugeant d’un changement civilisationnel. L’Arménie sera donc pour elle un moyen de séduire les catholiques, de talonner Zemmour mais aussi de se faire identifier sur les sujets identitaires en vogue à droite.

Valérie Pécresse en Arménie
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