L'Étudiant Libre

Préoccupations écologiques ou idéologie d’extrême-gauche : les mairies écologistes et l’art de la vivre à la française

Le sujet est simple : en quoi la politique écologiste mise en place à Bordeaux reflète-t-elle une volonté générale de l’extrême-gauche d’en finir avec le mode de vie à la française ?

Le 3 juillet 2020, la tour d’ivoire de droite qu’était Bordeaux tombe entre les mains du groupe politique écologiste, avec pour maire Pierre Hurmic. Lors des municipales de 2020, Bordeaux ne fut pas l’exception, mais le reflet d’une vague verte déferlant sur la France et emportant avec elle sept autres grandes villes françaises (Lyon, Grenoble, Strasbourg, Besançon, Annecy, Poitiers ou encore Nantes). La première question qui nous vient évidemment à l’esprit est de savoir si leur élection est le fruit d’une véritable prise de conscience de la part des citoyens sur les enjeux environnementaux ou si leur élection traduit en vérité une lassitude politique qui s’accompagne de la volonté d’aller vers le “moins pire”. 

Il n’empêche que, sous couvert de mettre en place un terreau propice à la transition écologique, plusieurs polémiques sont venues émailler leur mandat, laissant peut-être sous-entendre que leur véritable ennemi est plus largement le mode de vie à la française. 

En 2020 à Bordeaux, Pierre Hurmic est élu avec 46.5% des voix. Son programme pour les municipales était de doter Bordeaux “d’une transition écologique, tout en luttant contre le souci de justice sociale”. “Pas d’écologie sans justice sociale”, scandait-il fièrement. Mais comment se traduit une plus grande justice sociale dans les faits, lorsque l’on est un maire écologiste ? Il s’agit de partir du principe que le modèle de vie français est par essence inégalitaire, machiste et dépassé. En somme, une aberration. Par conséquent, sans véritablement le nommer, le mode de vie à la française devient l’ennemi numéro un. 

À Bordeaux, cela s’est par exemple traduit par la volonté de rendre légal en 2022 le burkini dans les piscines de la métropole sous couvert d’une plus grande “justice sociale et d’une inégalité de traitement”. Il ne s’agit en vérité que d’une atteinte au mode de vie à la française. En effet, alors que les shorts de bain pour homme sont interdits pour mesure d’hygiène, le burkini quant à lui recouvrant l’entièreté du corps se verrait accepter… drôle de logique de la part des écologistes bordelais lorsque l’on sait que derrière le paravent de l’acceptation du burkini se cache des causes plus idéologiques. On aurait pu penser que cette lubie passagère n’était présente qu’au sein de l’équipe municipale bordelaise… Or, loin de là : Eric Piolle et la municipalité grenobloise en ont été les précurseurs et, avec lui, c’est tout le parti écologiste qui défend ce point de vue, voisin d’une laïcité stricte.  

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Une autre action plus discrète est venue confirmer cette volonté de la mairie bordelaise de se détacher d’avantage du mode de vie et des traditions françaises. La cathédrale Pey-Berland a vu cette année ses subventions pour les décorations de Noël s’évanouir dans la nature, mettant ainsi fin à une pratique de coopération entre le politique et le cultuel de longue durée. À présent, c’est à la cathédrale elle-même de compter sur la solidarité de ses paroissiens pour décorer la cathédrale durant la période de Noël. La mairie de Bordeaux renvoie ainsi un signal fort de rejet et de détachement avec ce qui représente les fêtes de Noël, un des plus anciens ciments d’unité de la nation français.

L’affaire du sapin, grand sujet de tension et de crispation à l’approche de Noël à Bordeaux –  devenu depuis 2020 le parangon de l’absurdité écologiste dans toute la France – confirme cette volonté de faire tomber les traditions françaises. Jusqu’en 2020, un arbre de Noël trônait fièrement devant la cathédrale Pey-Berland ; maintenant c’est un sapin en verre, d’un prix de 130 000 euros qui a remplacé l’arbre traditionnel. Afin de justifier cette décision l’équipe municipale a simplement déclaré que “l’arbre mort de Noël : c’est pas du tout notre conception de la végétalisation”. Simple pensée humaniste envers nos amis les arbres, ou atteinte à nos traditions ? Ce qui est sûr, c’est que le sapin de verre, d’un coût exorbitant, continuera encore de hanter les Noëls bordelais, et qu’il faudra encore deux ans pour amortir son coût.

Les fêtes de Noël sont également malmenées dans l’ensemble des villes écologistes. À Strasbourg, le marché de Noël 2022 fut secoué par une polémique concernant une liste de produits interdits à la vente dans ses allées. La raison ? Rendre le marché de Noël de Strasbourg plus authentique et plus en accord avec le terroir alsacien… Ainsi, il est interdit de vendre du champagne, de la tartiflette, de la raclette, et plus encore : les serre-têtes, les bottes de Noël ou encore les crucifix sont également interdits à la vente. 

Si seulement les écologistes ne s’en prenaient qu’aux fêtes de Noël… Le Tour de France, grande tradition française est classée patrimoine intouchable dans le coeur des français, pourtant lui aussi connut les foudres du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. Il aurait déclaré à propos de celui-ci : “Plusieurs points me dérangent. Tout d’abord, le Tour de France continue à véhiculer une image machiste du sport”. Il a également mis en avant l’aspect polluant de cet événement (car il faut utiliser plusieurs véhicules polluants).  

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Autre polémique encore une fois à Lyon, le maire a décidé de mettre en place dans toutes les cantines un seul plat unique sans viande afin de “fluidifier les repas”. Cette volonté a fait longuement réagir en accusant le maire de profiter de la pandémie pour introduire des mesures idéologiques. 

Ainsi, vraies causes écologiques ou volonté farouche d’abattre le mode de vie à la française ? le lecteur tranchera par lui-même. 

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Marine Audinette

Marine Audinette

Rédactrice de l'antenne bordelaise et membre de l'équipe de rédaction du site de l'Etudiant libre.
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