L'Étudiant Libre

Sachez, jeunesse de France, que cette espérance existe, subsiste, à travers les âges et malgré les attentats dont elle est la cible. Elle est un feu qui ne mourra qu’avec votre renoncement. Cette espérance, vous la trouverez à la croisée des chemins de votre cœur et de votre mémoire. Elle est en vous.
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Engagez-vous pour vos convictions

 

L’année que vous venez de passer derrière des barreaux numériques est le point le plus abouti du basculement civilisationnel qui secoue notre pays depuis des décennies. Toute société saine se veut tournée vers l’avenir, la vôtre vous a enfermé. La vôtre a réglé au prix de vos plus belles années, une dette que vous n’aviez pas contractée. Par-delà ses déboires sanitaires, c’est véritablement jusque dans le sens profond à donner à vos existences que cet Etat a failli dans son devoir de transmission. Il vous devait une promesse dont il n’a pas tenu l’aube d’un engagement. Pire encore, il a piétiné, travesti, sali la seule espérance qui eut valu votre embrasement.

Sachez, jeunesse de France, que cette espérance existe, subsiste, à travers les âges et malgré les attentats dont elle est la cible. Elle est un feu qui ne mourra qu’avec votre renoncement. Cette espérance, vous la trouverez à la croisée des chemins de votre cœur et de votre mémoire. Elle est en vous. 

 

Les temps qui s’avancent s’annoncent décisifs

 

Jamais dans l’Histoire, ce que vous êtes n’a été contesté aussi profondément. Jamais les valeurs fondatrices de votre civilisation n’ont subi de tels ébranlements. L’on veut vous priver de toute fierté, personnelle ou collective, de toute aspiration à la transcendance, de tout regard admiratif et reconnaissant pour ceux qui vous ont précédé. Votre héritage, quand il n’est pas tu, est accablé de maux toujours plus fantasques et innombrables. La haine de soi se répand dans le pays comme le vent glacial qui annonce l’hiver le plus rude. Un vent qui balaye toutes les certitudes enracinées sur votre sol depuis un millénaire. Ce sol dont on vous a fait perdre la maîtrise, sur laquelle on a laissé sévir ce qu’ils nomment un enrichissement (comme si la France était une Nation de nécessiteux), et qu’il faut bien appeler une invasion. Ce sol sur lequel il suffit de naître, béni sous les auspices de la fraternité républicaine pour s’élever à votre égal. 

  Pour ne rien enlever à la légitimité de votre détresse, le monde dans lequel vous avez vu le jour est une réalité anthropologique sans précédent. L’information, les capitaux, les hommes, les marchandises, circulent à une vitesse jusqu’ici jamais atteinte dans l’histoire de l’Homme. La productivité atteint des sommets non moins inouïs. Les classes jusqu’aux plus populaires de la société n’ont jamais autant possédé, n’ont jamais été aussi coupées de leurs besoins vitaux.  Cette utopie réalisée vous avait été vendue comme le point d’orgue de l’existence terrestre, comme l’ultime émancipation de l’individu, comme la plus grande symphonie jamais jouée à la liberté, fille unique du bonheur. Et vous découvrez qu’il n’en est rien. On ne parle aujourd’hui que de liberté. Et l’on subit dans le même temps les restrictions les plus injustes qui aient jamais enserré le pays.  Loin de faire advenir des hommes libres et égaux, le confort matériel nous a changés en êtres envahis par la paresse et les pires instincts libidineux, enlaidis d’inculture et d’égoïsme, coupés de nos semblables et de nos aïeux. Sur ce champ de malheur ne poussent que des blés tristes et dénaturés, pauvres et infertiles. 

 

L’espoir renaît

 

Trahis par vos maîtres, mis au ban de l’infâmie par vos semblables, brutalisés par des bourreaux de plus en plus impossibles à voiler, plongés dans un monde insensé, le destin vous a échoué sur une route périlleuse. Mais il a surtout semé en vous les braises d’un feu millénaire qui ne demande qu’à être ravivé. Alors que notre pays semblait glisser sur une pente lente et certaine, l’espoir a rejailli d’une source que l’on pensait tarie : votre génération. Partout autour de vous, des héritiers résignés ont décidé de renouer la chaîne du temps. Qu’ils soient sur les réseaux sociaux ou dans la rue, dans les campagnes ou dans les villes, qu’ils défendent leur identité ou leurs églises, les lettres ou l’art de vivre. Tous se battent avec le même amour, pour la même terre. Ecœurés par les idéaux sans âme que l’on leur présente, leurs rangs sont toujours plus fournis, et leurs poitrines s’emplissent du souffle des preux.  

Chère, grande jeunesse de France, vous avez toutes les raisons et toutes les occasions de vous engager. Créez des associations, présentez-vous à des élections, reconstruisez vos églises, transmettez vos savoirs, ne cédez pas sur vos idées, occupez la rue, soutenez vos agriculteurs, rédigez des tribunes, il n’y a pas un pan de votre quotidien qui ne puisse être mis au service de votre identité.

Le débat public, ankylosé par la bien-pensance depuis un demi-siècle, émerge doucement de sa léthargie. Les voix dissonantes se font moins rares. Elles portent l’écho lointain d’un cri du cœur qui s’étend sur le lit de la Nation. Face à cet appel trop profond pour être entendu par les déracinés, les gouvernants sont perdus. Ils multiplient les aides et les actions de façade, sans comprendre ce que leur peuple exige : de la reconnaissance et de la fierté. Le rêve mondialisé prend fin, renaît celui qui n’aurai jamais dû connaître de répit. Celui qui porte dans ses entrailles l’amour de soi, l’amour du sol, l’amour des siens, l’amour des cieux. 

 

Et vous, que comptez-vous faire ?

 

Beaucoup d’entre vous, conscients et affligé par le délitement du pays, ont emprunté le chemin des livres, des conférences, et des vidéos en tout genre pour amorcer leur rébellion. C’est une première étape, mais elle ne suffira pas. La bataille qui est menée emporte un enjeu bien trop capital pour que nous puissions nous permettre la moindre défection. Elle fait rage sur trop de fronts pour que vous ne puissiez y trouver votre place. Elle est une urgence trop imminente pour reporter à demain ce qui peut être fait aujourd’hui. Politique, syndicats étudiants, associations, entreprises, cette lutte mobilise l’ensemble du corps social. C’est la société dans sa totalité qui est questionnée. Sa réponse se doit d’être tout aussi totale. 

Chère, grande jeunesse de France, vous avez toutes les raisons et toutes les occasions de vous engager. Créez des associations, présentez-vous à des élections, reconstruisez vos églises, transmettez vos savoirs, ne cédez pas sur vos idées, occupez la rue, soutenez vos agriculteurs, rédigez des tribunes, il n’y a pas un pan de votre quotidien qui ne puisse être mis au service de votre identité. Alors, un profond sentiment d’appartenance et une entière dévotion au bien commun vous traversera tout entier, qui n’est qu’un avant-goût de ce qui vous attend une fois votre nation reconquise. Une force incommensurable vous ouvrira les portes du monde ancien. Vous verrez alors émerger sous vos yeux une toute nouvelle société, sculptée dans les amours de ce rêve dont l’ère s’accomplit.

Si vous ne le devez pas à vos contemporains, vous le devez assurément à vos pères, autant qu’à vos fils. Prenez conscience de l’immense lignée dont vous êtes les descendants. Vos bras ont posé la charpente de Notre-Dame, porté les pierres de Chambord, poli le marbre de Versailles. Vos mains sont celles qui, à force de sueur, ont fait sortir de la plume l’une des plus belles littératures de tous les temps, en même temps qu’elles extrayaient de la terre la plus grande des gastronomies. Votre sang a coulé de Soissons à Bouvines, de Bouvines à Marignan, de Marignan à Iéna, de Iéna à Verdun. Vous êtes la France. Rien de ce que vos pères ont accompli ne peut vous être retiré. Rien de ce que vous accomplirez ne pourra être retiré à vos fils.

Engagez-vous.

Antoine Aymon

Lettre à la jeunesse de France
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