L'Étudiant Libre
Comme en 2017, le président à vie de la France Insoumise est arrivé à distancer largement ses concurrents de gauche et à s’imposer comme le vote utile d’une gauche déboussolée et à la traîne dans l’opinion publique.
Sa troisième candidature à l’élection présidentielle fait de lui un prétendant sérieux et crédible à la Présidence de la République face aux gaffes à répétition d’Anne Hidalgo, ou encore à la faiblesse d’incarnation de Yannick Jadot. Le président du MEDEF lui-même disait face à Mélenchon que ce dernier était « prêt à gouverner », crédibilisant et notabilisant ainsi sa candidature, lui donnant les habits de la gauche de gouvernement et des responsabilités.
Mais qu’en est-il du reste, du peuple ? Ce dernier est-il prêt à envisager Jean-Luc Mélenchon comme le nouveau Mitterrand, l’Avenir en Commun comme le nouveau programme commun et la France Insoumise comme nouveau pôle central de la gauche ? Le changement de stratégie après les élections européennes avec l’abandon de la rhétorique populiste peut fermer les portes du second tour au leader insoumis selon le politologue Jérôme Sainte-Marie. En effet, considérant que la parenthèse « dégagiste » est close en France, ce dernier lui préfère désormais l’union de la gauche. Ce choix le ferme irrémédiablement à une partie du report de voix RN des classes populaires. À l’instar de Terra Nova, think tank bien connu de la gauche caviar, Jean-Luc Mélenchon a acté la fuite des ouvriers chez Marine Le Pen et cherche désormais un électorat de substitution en la personne des minorités.
De Jean Jaurès à Sandrine Rousseau, chronique d’une déchéance annoncée pour le prétendant insoumis à l’Élysée, candidat pour la troisième et dernière fois selon ses dires.
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