Bardella vs Clément : Un Grand Débat des Valeurs qui fait horreur à gauche

Ce jeudi se tenait au Dôme de Paris-Palais des sports le Grand Débat des Valeurs, organisé par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Au programme, du clash, des idées et surtout des confrontations. Retour sur l’une d’elles : Jordan Bardella face à Hugo Clément.

Grand tollé à gauche ce vendredi matin – les retraites ? non. Le Conseil Constitutionnel ? toujours pas. Alors ce devait être un nouveau cas de violence policière !? Et encore non ! La cause était tout autre : la participation du journaliste et militant écologiste Hugo Clément au Grand Débat des Valeurs organisé par Valeurs Actuelles. Il en faut peu parfois pour s’indigner.  

Est-ce que, comme l’affirmait Aurélien Taché (parlementaire NUPES qui change sûrement plus souvent de parti que de caleçon – mais « ça ne nous regarde pas »…), Hugo Clément aurait révélé « son vrai visage : celui de la caution écologiste de l’extrême-droite. » Ce serait un beau retournement ; Hugo Clément, ancien journaliste de Quotidien, fondateur de Vakita, un média consacré à l’environnement et auteur de Comment j’ai arrêté de manger les animaux et du Journal de guerre écologique – oui cet Hugo Clément militant affirmé de gauche, serait devenu quelqu’un… de droite ? Mais que s’est-il donc dit durant ce débat ? La Rédaction de L’Étudiant libre revient pour vous sur cette confrontation. 

L’écologie, un sujet à couleur politique ? 

Le premier sujet qui a été posé sur la table fut celui de l’appartenance politique des contradicteurs. Tout, mis à part leur jeunesse et leur popularité, semble opposer les débattants. Jordan Bardella est député européen pour le Rassemblement national, qu’il préside depuis le 13 septembre 2021 ; l’autre, Hugo Clément, comme nous l’avons déjà dit est à l’opposé sur l’échiquier politique. 

Le dialogue a donné place à un consensus : l’écologie est l’affaire de tous. En ce sens le journaliste écolo a donné le ton : « la biodiversité, ce n’est pas un truc de bobos écolos : c’est la survie de l’humanité ». Des deux côtés, le même constat : un monde de  plus en plus menacé  (Clément : « sans les insectes, on est mort ! », rappelant qu’en 30 ans le nombre d’insectes avait diminué de 80%), et de plus en plus complexe (Bardella a ainsi mentionné les défis nouveaux que sont l’écologie et la technologie, par exemple). 

Préparer l’avenir

C’est à ce moment-là du débat que la contradiction a été la plus prononcée. Pour Jordan Bardella, deux mots brandis en totem : le localisme et le circuit court. L’idée est qu’il s’agit plus pour nous de revenir à un modèle plus traditionnel et sain, fondé sur la production et la consommation de proximité. Produire et consommer chez soi – voilà le credo. Il s’est ensuite prononcé sur le « catastrophisme », rappelant que la France était l’un des pays les plus propres avec O,2% d’émissions à effet de serre (ce qui est assez inexact – on est plus proche des 0,9% …).

« Je crois que le catastrophisme est la maladie infantile de l’écologisme aujourd’hui. »

Reportages, livre, manifestations et autres rapports du GIEC – autant de cris d’orfraie se faisant passer pour des Cassandre. Le député européen a par ailleurs rappelé le jeu d’échelle qui s’exerce dans ce débat : « Celui qui pollue aujourd’hui en France, c’est celui qui négocie des accords de libre-échange, pas l’automobiliste qui prend sa voiture pour travailler ».

Ce à quoi Hugo Clément a répondu qu’il fallait nuancer ce modèle local ; en effet, le localisme peut parfois couver de véritables catastrophes (il donne l’exemple de la culture du maïs). Et, concluant par un rappel à l’ordre, d’ajouter à l’adresse du positionnement de Bardella sur l’écologie par rapport à ses électeurs : « 77% des électeurs RN sont contre la chasse à courre ».

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La ruse l’histoire 

Venu pour donner la contradiction au président du RN, Hugo Clément a prouvé que le sujet de l’écologie était un débat transpartisan – sujet qu’une certaine extrême-gauche  politique refuse de partager depuis plus d’une décennie… Criant d’un côté que c’est l’affaire de tous, mais refusant d’en partager la prérogative (toujours difficile de partager le magot, n’est-ce pas ?), ce débat organisé par Valeurs Actuelles témoigne bien d’un changement dans les mentalités. 

Oui, car changement il y a, même s’il est lent est encore entravé par des prophètes du net et des irresponsables à mandat, qui se sont empressés de condamner la participation d’un journaliste engagé de gauche dans un débat « de droite », avec quelqu’un « d’extrême-droite ». Mais c’est trop tard, le mouvement est bien enclenché. Qui aurait pensé qu’il entendrait un jour ces paroles prononcées par un cadre du RN : « Il faudrait moins de Sandrine Rousseau et plus d’Hugo Clément » ? Assez peu ; et c’est tant mieux ! 

À quoi l’attribuons-nous ? À une dédiabolisation de la droite politique française et de ses cadres. La jeunesse, pleine de promesses, n’a plus peur de parler d’écologie et de débattre avec ses opposants de gauche qui, eux, n’ont pas encore digéré d’avoir perdu leur place dans le « camp du bien ». Affaire à suivre…

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