Outre les prises de vue en caméra cachée, et les amalgames auxquels nous ont habitués nos journalistes depuis quelques années, on ne peut que regretter la galopante imagination de Sophie Broyet, qui est à l’origine de ce reportage. Je n’entrerai pas dans le débunkage de toute cette affaire, d’autres l’ont déjà fait. Mais il me tient toutefois à cœur de défendre Academia.
C’est une organisation fondée en 2013 par Victor Aubert. Prônant un esprit de communauté et un enracinement à la patrie, elle accueille tous les ans plusieurs centaines de jeunes gens, catholiques ou non, qui viennent se former politiquement, religieusement et philosophiquement. Sa ligne directrice est tracée par le Vrai, le Beau, le Bien. Sur leur site, on retrouve une rapide présentation, où l’organisation est décrite comme, je cite, « rejetant dos à dos le marxisme libéral et l’altermondialisme marxiste, deux phases d’une même médaille, [ils y opposent] une troisième voie, défendant la créativité et les libertés dans l’ordre d’une communauté ». Chaque été, Academia organise une session de formation d’une semaine durant laquelle ils reçoivent environ deux cent jeunes gens. Leurs journées commencent par la messe, facultative, puis des conférences leur sont proposées, ainsi que des ateliers. Dans l’après-midi ont lieu des séances de sport. Les participants ont la possibilité d’écrire dans le journal qui paraît chaque jour, en format numérique, L’Etincelle. Le soir, ils se retrouvent autour d’une bière pour un moment de convivialité. Depuis cette année, ils doivent proposer un projet, élaboré en équipe. Quel que soit ce projet, l’objectif de cette démarche est de les faire continuer à agir toute l’année. Ainsi, de nouvelles initiatives ont vu le jour, comme par exemple un cercle de formation pour les lycéens, In Aeternum, porté par l’équipe de Normandie.
La mission qu’Academia Christiana s’est fixée est de former la jeunesse française, et cela en effraie certains apparemment. Cet acharnement systématique finit par être lassant. La gauche est déstabilisée par 200 jeunes gens qui se forment, parce qu’il leur paraît inconcevable de consacrer une semaine au mois d’août à faire autre chose que de bronzer sur une plage surpeuplée. Peut-être qu’ils ne comprennent pas qu’on puisse y préférer de camper dans un champ boueux sous la pluie, pour devenir demain ceux qui iront défendre leur pays sur le front politique ? Peu importe, en réalité. L’œuvre d’Academia est grande, et plus encore que du respect, elle mérite de l’admiration.
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