L'Étudiant Libre

Soirée électorale : au coeur du QG d’Éric Zemmour !

Les résultats de ce dimanche n’ont pas créé l’étonnement au vu des dynamiques de campagne et des sondages de ces dernières semaines. C’est néanmoins avec déception que le résultat est accueilli à la Maison de la Mutualité ce 10 avril à 20h. Tout cela présage d’un grand bouleversement dans l’organisation des grands partis traditionnels.

Une campagne inaccoutumée : soubresauts inattendus dans les sondages

Une campagne conduite par une communication dynamique en particulier dans les médias et sur les réseaux sociaux. Alors qu’il avait atteint les 16% il y a quelques mois, Éric Zemmour a finalement terminé cette campagne à 7,2% malgré des ralliements de poids pour ce dernier : Marion Maréchal, Stéphane Ravier, Gilbert Collard, Guillaume Peltier,… Le résultat d’Éric Zemmour est une déception sans détours pour ses partisans. Le candidat, qui prétendait dynamiter l’élection présidentielle à droite avec un discours plus fort, a scandé qu’il allait inhiber tous les sondages et se qualifier pour le deuxième tour. Indiscutablement, le « vote utile » des électeurs d’extrême-droite a profité à Marine Le Pen, inquiets de la monté de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. Éric Zemmour, reconnaissant ses dissimilitudes avec le RN mais précisant qu’il « ne se tromperait pas d’adversaire », a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.

L’électorat Reconquête : un vote déterminé pour la civilisation française

Avec un électorat hétéroclite tant sur les âges que sur les catégories socioprofessionnelles, Éric Zemmour peut s’enorgueillir d’un public diversifié et jeune qui s’identifie à ce tout jeune parti. D’après une étude IPSOS pour France Télévision : « Ce qui rassemble les électeurs d’Éric Zemmour, ce sont leurs préoccupations : l’immigration est citée comme le principal enjeu chez ces électeurs (72%), très loin devant les autres thématiques, dont la délinquance (55%) et le pouvoir d’achat (41%) ». Nous devons aussi reconnaitre qu’il suscite une réelle adhésion dès lors que nous constatons que 81% de ses électeurs ont voté pour lui par adhésion à son projet alors que c’est seulement 69% chez Marine Le Pen, 67% chez Emmanuel Macron et 59% chez Jean-Luc Mélenchon toujours d’après une étude IPSOS parue le 10 avril 2022. Cela permettra indubitablement à l’avenir de conforter une base électorale fidèle pour le candidat qui souhaite briser ce choc de civilisations, fer de lance de la campagne.

Le seul regret c’est que nous avons mené une campagne dans une non-campagne, il n’y a pas eu de débat.

Stéphane Ravier

Le discours d’Éric Zemmour à la suite des résultats du premier tour

Après l’annonce des résultats, c’est avec émotion que le candidat Zemmour est arrivé sur scène afin de parler à ses soutiens. Avec émoi et larmes retenues, Éric Zemmour a commencé par adresser de chaleureux remerciements à ses partisans : « Merci est un bien trop petit mot pour exprimer toute l’admiration que je vous porte et toute la reconnaissance que je vous dois (…) Félicitations à tous pour cette magnifique campagne ». Ce dernier s’est montré optimiste et plein d’espoir pour la suite : « L’aventure ne fait que commencer (…) tout le monde comprendra que nos idées valent plus que notre score aujourd’hui ». Le candidat a ensuite exprimé ses regrets et ses responsabilités dans cette défaite : « J’ai commis des erreurs, je les assume toutes », tout cela en exprimant une certaine déception vis-à-vis des médias et du traitement médiatique que sa campagne a subi.

La campagne a en effet connu un coup d’arrêt suite à une prise de position ambiguë sur le sujet de l’inclusion des personnes handicapés dans les écoles, mi-janvier. Les ralliements successifs ont permis une reprise de la dynamique électorale jusqu’à un décrochage en réponse aux prises de position autour du conflit ukrainien, prises de position mal accueillies par une certaine frange de la « bien-pensance ». Suite à cela, Marine Le Pen domine, un effet accentué par la conscience du « vote utile ». Un résultat finalement décevant pour Reconquête mais une ascension politique fulgurante partie de rien. Éric Zemmour a en effet réussi le pari de la mobilisation, un engouement jamais vu auparavant et incontestablement le plus réussi de toutes les campagnes des différents candidats. La réussite d’avoir créé en 6 mois un parti de plus de 120 000 adhérents, un mouvement jeune de plus de 20 000 partisans, la réussite d’avoir imposé des thèmes majeurs tels que l’immigration, la civilisation, le « grand remplacement » et le « grand déclassement » dans une mouvance politique jusqu’alors aseptisée. Tout cela à partir de rien est une véritable prouesse politique qui s’avèrera utile pour la prochaine échéance, à savoir les élections législatives. C’est d’ailleurs ce que Stanislas Rigault a exprimé ce dimanche à la Maison de la Mutualité pour l’Étudiant Libre : « Je suis extrêmement fier de toute la campagne, très fier et très heureux de tout ce que l’on a fait, très heureux des idées que nous avons véhiculées et portées, le temps du bilan viendra après, évidemment qu’il y a des choses à améliorer ». Jacline Mouraud est elle aussi très fière de cette campagne : « Nous avons fait la meilleure campagne de tous les candidats, c’est ça qui doit nous conforter, nous avons fait les meilleurs meetings ».

La réaction des proches d’Éric Zemmour

Suite aux résultats décevants, les proches d’Éric Zemmour ont réagi en exclusivité pour l’Étudiant Libre.

Dénis Cieslik, porte-parole de Reconquête, réagit aux résultats de ce premier tour : « Nous pensions et espérions vraiment pouvoir sauver ce pays et prendre le pouvoir. Le fait de ne pas être qualifiés pour le second tour est une grande déception. Maintenant nous voyons le bon côté des choses, nous sommes devant les Républicains, la droite est à reconstruire. Aujourd’hui les scores démontrent qu’il y a un vrai souci majeur à droite : porter un véritable leader. Nous ne croyons pas en la capacité de Marine Le Pen à pouvoir gagner cette élection, nous pensons et nous sommes convaincus que Reconquête sera le parti qui reconstruira et deviendra hégémonique à droite. Nous avons désormais les bases pour reconstruire la droite et sauver la France après-demain. Nous travaillons sur les prochaines échéances depuis plusieurs mois et ferons tout pour porter notre voix à l’Assemblée Nationale. »

Stéphane Ravier évoque ses regrets face à cette campagne : « Le seul regret c’est que nous avons mené une campagne dans une non-campagne, il n’y a pas eu de débat. La moindre des choses aurait été que les Français puissent entendre les différences entre les uns et les autres à travers des débats entre les candidats. Ils ont malheureusement tous refusé ».

Celui qui a salué ses électeurs qui ont fait « Un vote pionnier, un vote d’avenir, un vote d’espoir » veut tout de même croire que la Reconquête n’est pas terminée. Les élections législatives au bout du viseur, Éric Zemmour, son entourage et ses sympathisants veulent y croire. Il est maintenant temps pour le parti de montrer une capacité à porter des candidats crédibles et un réseau local solide pour les prochaines élections législatives. L’enjeu principal restant la capacité du parti à accoucher d’une alliance permettant l’émergence d’un mouvement souverainiste et républicain, de droite.

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Grégoire d'Aubigny

Grégoire d'Aubigny

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