Quand le transgenrisme devient totalitaire

Mercredi dernier, deux associations LGBT ainsi que le maire transgenre Marie Cau et le journaliste Hanneli Escurier ont déposé une plainte pour « injure et appel à la haine transphobe ». Une nouvelle étape inquiétante qui n’est pas sans rappeler le djihad judiciaire dénoncé notamment par Valeurs Actuelles. 

Cancel culture : quand la liberté d’expression devient un délit

Cette histoire commence sur le plateau de “Quelle Epoque !” animée par Léa Salamé, connue pour sa neutralité du service public à toute épreuve. Un débat oppose la féministe Dora Moutot au maire transgenre Marie Cau. La militante “femelliste” affirme que « Marie Cau, c’est un homme, c’est un homme transféminin ». S’ensuit un débat animé et particulièrement équilibré où l’ensemble du plateau se confond dans un déconstructivisme moralisateur insupportable. 

Alors que le principe du débat est d’opposer sur une question des opinions divergentes, les associations LGBT sont scandalisées par ces déclarations et vont porter plainte contre Dora Moutot pour sa supposée “transophobie”. Le mouvement trans bâillonne ses opposants et le seul fait d’énoncer une réalité biologique devient une offense à la communauté. 

Cette réalité devient inquiétante et démontre encore une fois l’opposition frontale actuelle entre biologie et idéologie. Le refus terrifiant du réel fait entrer le monde nouveau dans un nombrilisme pervers où le monde doit être abordé par le prisme du ressenti de l’autre. Pire encore, le seul fait d’énoncer une réalité différente de ce que ressent l’autre nous transforme en oppresseur haineux. 

Conscient du danger que peut entraîner le dépôt de cette plainte, une trentaine de personnalités ont publié une tribune dans Marianne où ils s’inquiètent pour la liberté d’expression : « On peut ne pas être d’accord avec elle. On peut s’opposer sur le front des idées, mais tenter de la museler en portant plainte : est-ce bien sérieux ? Car qu’est-ce que débattre si ce n’est échanger autour de désaccords ? »

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Le transgenrisme : une religion idéologique

Le mouvement transgenre se présente comme une vérité irréfragable où toute opinion divergente relève de la transphobie. On ne peut ni émettre des réserves, ni dénoncer les dérives, ni même énoncer les actions contraires (comme les détransitionneurs) : « dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire » nous avertissait Georges Orwell. 

Ce mouvement est dangereux, agissant sans impunité comme en témoigne Hanneli Escurier qui, il est important de le rappeler, porte «également plainte contre la militante féministe alors même qu’elle appelait à la violence physique contre les opposants à la transidentité dont Dora Moutot. 

Cette religion dispose de son propre vocabulaire, de ses propres pronoms, de sa propre écriture digne des pires régimes autoritaires : « le langage politique est conçu pour donner aux mensonges des aires de vérité » nous explique encore Orwell…

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La censure judiciaire, dernière lame d’un harcèlement continu 

Depuis son positionnement sur la transidentité, Dora Moutot subit une campagne de censure et d’harcèlements de la part des militants de la transidentité. Aujourd’hui, pour paraphraser Valeurs Actuelles avec les associations islamiste, ils « s’emploient à utiliser toutes les subtilités de notre droit pour faire progresser leur agenda, en instrumentalisant la justice. » Opinions quasiment opposées et pourtant des méthodes similaires, ce harcèlement judiciaire prend « des allures de supplice chinois ».

Alors ne paniquons, l’absurdité de la plainte imprégnée d’un contenu idéologique et non juridique la classera probablement sans suite et ne passera pas devant le juge. Mais n’oublions que ces prémisses d’une guerre idéologique, illustration du déclin culturel occidental sont un tournant. L’avènement de la bien-pensance, où il ne faut surtout pas blesser l’autre, est corrélé à la fin de la liberté d’expression. 

 

Etienne Chouzet

Etienne Chouzet

Étudiant en droit à Paris, Étienne Chouzet est directeur de publication du site internet de L'Étudiant Libre
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