La gauche se déchire autour des appels à la candidature unique des anciens du PS, et chacune des têtes de listes a pour l’instant choisi de faire cavalier seul. Le géant de la gauche populaire s’est endormi et ne semble pas être prêt à se réveiller. Car si Jean-Luc Mélenchon (11%) est le mieux placé parmi ces candidats, il n’en reste pas moins que seulement 33 % des sympathisants de gauche souhaitent le voir comme unique candidat, là où 85 % d’entre eux appellent à un rassemblement sous une seule et même bannière. La gauche semble toujours privée de son élection puisque son premier candidat arrive seulement cinquième.

Pendant ce temps, Emmanuel Macron (26%), pas encore inquiété dans les sondages, est donné vainqueur dans toutes les configurations au second tour. On peut attribuer ce regain d’intention de vote de trois points aux dernières allocutions présidentielles, mais aussi à la perception positive qu’ont les Français de la gestion gouvernementale de la crise.

À droite, le duel pour la deuxième place se resserre entre Valérie Pécresse (17%) et Marine Le Pen (16%). Si Pécresse régresse de plus de trois points c’est aussi que sa dynamique liée au Congrès des Républicains s’essouffle. En recherche d’air après un lancement de campagne raté ou silencieux, elle n’arrive pas à trouver les ressources pour maintenir ses concurrents à distance. Marine Le Pen, quant à elle, réussit à renforcer sa base reprenant à Éric Zemmour 3% de ses électeurs de 2017. Ce dernier oscille depuis un mois entre 13% et 14%, multipliant les sorties et les prises de positions.

Noël est donc un point mort de cette campagne, qui semble être jouée d’avance et où le dernier candidat potentiel caracole en tête, dans une élection où 38% des potentiels votants sont encore indécis.