Peut être ne vous en êtes-vous pas rendu compte, obnubilés que vous êtes par les rebondissements de l’affaire Palmade, ou très inquiets par la guerre interminable en Ukraine, mais vous, Français allez devoir changer votre vie en 2024. Le suspense est insoutenable, vos fronts se plissent et vous vous demandez quelle pourrait être la nouvelle mesure de l’État (parce que c’est forcément l’État, ne vous y trompez pas).
Alors, non, cela ne concerne pas le Covid (ouf !), ni la réforme des retraites (comment est-ce possible ?!). Quand on a éliminé ces obsessions gouvernementales, il nous reste pour notre plus grand bonheur, l’écologie. En 2024, ce sera compost pour tous.
Cette mesure coercitive est organisée par l’agence au nom imprononçable, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie), sous la houlette du ministre de la Transition Ecologique, Christophe Béchu (définitivement, ils sont nuls pour les noms).
En 2024, nous devrons composter. Qu’est-ce que ce fameux compost, dont vous sentez déjà que ça va vous casser les pieds ? À moins que vous ne viviez dans une grotte, vous en avez une petite idée. Néanmoins, voici la véritable définition avec son mode d’emploi : dans des boites en bois, mettez vos déchets organiques en mélangeant avec de l’herbe et du foin et vous obtiendrez un magnifique fumier (comme nos ancêtres les Gaulois l’appelaient) pour enrichir vos sols pollués par les pesticides.
Cette pratique n’est vraiment pas neuve, mais on l’a rendu plus fashionable que le très odorant fumier. Composter ou le compostage (ça devient récurent ce problème de nom) a un intérêt certain pour les ruraux ; d’ailleurs ils n’avaient pas attendu les écolos pour le pratiquer. Mais là où l’aberration commence, c’est que les citadins devront aussi mettre religieusement leurs sachets de thé, leurs épluchures et leurs coquilles d’œufs dans des seaux prévus par les mairies. Puis les descendre et tout en évitant les rats et les asticots (toujours les bienvenus en ville) les mélanger aux déchets de leurs voisins.
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À Paris, la cohérence de cette mesure ne vous échappe pas, n’est-ce pas ? Des bacs avec de la nourriture qui resteront plusieurs mois, dans la rue au pire, dans les cours au mieux, comme cela va aider à la propreté de Paris. Quand Le Parisien s’alarmait de la multiplication des rongeurs dans la Ville Lumière, et qu’Anne Hidalgo se faisait remonter les bretelles pour sa gestion catastrophique de l’argent du contribuable, il est certain que les habitants de Paris vont adorer.
Cependant, parce que l’humain aime le positif et qu’il en a besoin en ce mois glauque de février, nous avons une bonne nouvelle pour vous, ou plutôt pour les aspirants meurtriers. Si un jour, un parisien excédé de payer trop cher ses 4 carottes anorexiques décide d’ôter la vie au prochain taxi ou à l’excité en vélo, qui auront grillé un feu rouge, il pourra dissimuler le corps dans le compost du quartier.
Généralement c’est l’odeur qui prévient de quelque chose de suspect, mais dans le compost, personne n’ira vérifier. Si la mesure était passée plus tôt, le mari d’Assia B. aurait pu commettre son composticide en toute impunité.
Au lieu de disperser les morceaux du corps de son épouse étranglée par ses soins, au petit bonheur la chance dans le jardin des Buttes Chaumont, il les aurait glissés dans le magma puant vaguement maitrisé par des planches, qui se serait trouvé dans sa cour. Il va sans dire qu’il n’aurait pas été pris, mais peut être qu’en prime, il aurait reçu les félicitations du maitre compostier de son immeuble, c’est-à-dire le responsable du fumier.
Ainsi, grâce à cet assassin, au côté de féminicide, un autre nom serait rentré dans le dictionnaire français : le composticide.
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