En 2017, Marion Maréchal annoncait son envie de prendre le large avec la politique et de ne pas être candidate à un nouveau mandat de député. Ainsi, celle qui avait fièrement défendu la bannière du Front national entre 2008 et 2017 décidait de se retirer de la vie politique pour se lancer dans le « secteur privé ». Une annonce qui avait assez largement pris de court la classe politique à l’époque, en particulier dans son propre camp où elle incarnait une forme de relève, elle qui avait été à son élection la plus jeune députée de France.
Pourtant, malgré la création de l’ISSEP (son institut de science politique à Lyon dont elle est l’actuelle directrice), la jeune femme n’avait jamais totalement disparu du paysage médiatique. Ainsi, elle avait fait une intervention remarquée au congrès des conservateurs républicains à Washington durant la présidence Trump en 2018. Elle avait alors apporté son soutien à l’ancien président et souhaité que « la France retrouve sa grandeur » (Make France Great Again) en écho au fameux slogan du président Trump. Il est vrai qu’avec la présidentielle approchant et la candidature de deux de ses proches – Éric Zemmour, son « ami », et Marine Le Pen, sa tante – il aurait semblé compliquer pour l’ancienne députée du Vaucluse de ne pas se prononcer. Cinq ans plus tard, après plusieurs semaines de rumeurs, Marion Maréchal a enfin décidé de faire table rase du passé et de rallier le leader de Reconquête ! ce week-end à Toulon durant le dernier meeting en date du candidat.
Au cours d’un week-end riche en émotions, elle en a profité pour revenir sur sa lassitude au sein du Rassemblement national suite à la défaite de sa tante en 2017, ainsi que sur les nombreux questionnements qu’elle a connus ces dernières semaines. Si elle a assurée ne pas « être ici pour entrer dans un parti » et qu’elle « suivait la voie de son cœur », elle a tout de même tenu à affirmer sa position disant se « retrouver dans les positions d’Éric [Zemmour] », en particulier sur le sujet d’une union des droites, sur la théorie du grand remplacement, la lutte contre l’idéologie woke…
Si de nombreux médias et électeurs se sont posés la question de la place qu’elle aurait à jouer dans « l’organigramme du parti », Marion Maréchal a tenu à rappeler non sans humour à nos confrères de Valeurs Actuelles qu’elle allait bientôt accoucher et qu’elle « n’avait pas demandé à rejoindre le parti » comme d’autres ont pu le faire. Elle se dit toutefois prête à apporter son expérience en tant que bénévole.
Une adhésion bien sûr vécu comme une trahison par le RN, et qui devrait renforcer un peu plus la stature et la crédibilité politique du candidat.