L'Étudiant Libre
Les Golden Globes sous l’assaut de la « cancel culture »
La deuxième plus prestigieuse célébration du cinéma en Amérique, s’est vue privée de diffusion. La
chaîne NBC, diffuseur historique de l’événement, n’a pas retransmis la cérémonie à cause des
soupçons de corruption et du manque de diversité.
Alors que différents scandales enflent, le jury de l’Association de la presse étrangère d’Hollywood a
dévoilé les lauréats sur Twitter, faute de mieux. Aucune célébrité n’a accepté d’être présente pour la
remise des prix. L’opprobre ne s’arrête pas là. Les sponsors traditionnels, les plus gros studios, tous
boycottent et refusent de se voir associer à cet événement. En amont de la cérémonie, des
accusations de racisme et de corruption ont émaillé la préparation. Devant le tribunal médiatique,
Tom Cruise a courageusement rendu ses précédents trophées. Tout cela intervient après une
révélation du Los Angeles Times qui dénonce les largesses du jury face aux propositions des studios.
Mais ce ne sont pas les seules accusations. On reproche aussi au jury d’être composé de 87 blancs
sur 93, de n’avoir aucun noir en son sein et par conséquent d’être fondé sur des critères racistes.
Les films les plus primés sont le « West Side Story » de Spielberg et « The Power of the Dog ». De rares lauréats
ont réagi sur les réseaux sociaux. Ariana De Bose, lauréate de la meilleure actrice dans un second
rôle, a célébré sa victoire obtenu au prix « de sang, de sueur, de larmes et d’amour ». L’autre réaction de la soirée est celle de MJ Rodriguez, premier acteur transsexuel à être récompensé lors
de la cérémonie (meilleure actrice dans une série dramatique). Voilà qui devrait satisfaire les envies
d’inclusivité des critiques.
À l’appel du tribunal médiatique, tout Hollywood a répondu présent. Aucun ne s’est défilé. Des
studios Warner Bros aux chaînes de télévision, tout le monde s’est plié à l’appel de la morale. Les
premiers étant les organisateurs qui, pour reprendre la diffusion dès 2023, ont d’ores et déjà
annoncé le remplacement de 23 jurés par de nouveaux répondant à une nouvelle stratégie de
recrutement. Certains appellent à mettre fin à cette cérémonie qu’ils qualifient de raciste. On veut
de nouveau annuler ceux qui ne répondent pas aux normes.
Cette année, les Golden Globes auront été bien silencieux. Eux, qui sont habituellement décernés sous les feux de la rampe et les applaudissements, ne verront pas le flash d’un photographe et les seules acclamations seront couvertes par les huées. Le rideau tombe sur le cinéma américain qui n’a même pas tenté de résister. La réputation faisant le profit, les magistrats d’Internet sont les premiers juges à craindre. « Racistes », le mot est dit, les fauves sont lâchés.
Thomas Custer
Les Golden Globes sous l’assaut de la « cancel culture »