Le mot de la rédaction : lutte contre l’extrême-droite et l’écofascisme

Dans une France en proie aux flammes de l’antifascisme et des black bloc, le Gouvernement et la gauche avancent main dans la main pour lutter contre leur postiche préféré : l’extrême-droite.
MIGUEL MEDINA | Crédits : AFP
MIGUEL MEDINA | Crédits : AFP

Depuis le passage en force de la réforme des retraites, les violences en manifestation se multiplient portées par une gauche radicale. Mais pour Darmanin, la chimère néonazi ayant commis les pires horreurs rappelant le procès de Nuremberg est plus importante. Et pour cause, la manifestation organisée en mémoire de Sébastien Deyzieu a montré à l’ensemble de la classe politique, l’expression la plus violente des manifestations parisiennes.

Quand l’État de droit grignote le barrage républicain

Dès lors, la manifestation annuelle de l’Action française en l’honneur de Jeanne d’Arc devient la nouvelle croisade du ministre de l’Intérieur. On en oublie presque que ce dernier a écrit dans le journal « Restauration nationale » défini comme le « centre de propagande royaliste d’Action française ». Notre Sarkozy bis veut sortir les gros bras et demande la publication d’un arrêté préfectoral interdisant toute manifestation d’ultra-droite. La manifestation et le colloque prévus par l’AF sont alors suspendus. Cependant, la justice, si chère à notre ministre de l’Intérieur constate « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester » et annule l’arrêté. Les castors connus pour faire barrage aux extrêmes assistent impuissant à la proclamation de leur si chère valeur : l’État de droit.

L’illusion fasciste ne tient pas et le colloque ainsi que la marche se déroulent ainsi comme prévu, sans débordements ni stigmates de l’ultra-droite. À la place de la horde d’hommes masqués en noirs, des familles, des enfants, des seniors acquis de longue date à la cause royaliste…

Pour masquer son camouflet, le ministre de l’Intérieur déploie bien plus de policiers que les années précédentes. Il peste et dénonce les slogans prononcés par les manifestants – « Vive la France et vive le Roy » et « Jeanne d’Arc à Paris, à bas la République ! » –  comme si on découvrait aujourd’hui que l’AF n’était pas un grand partisan de la République laïque et déracinée…

L’empire contre-attaque

La gauche ne pouvait se permettre d’observer impuissante une droite exacerbée dans les rues de Paris. Quand les rues ne sentent pas le cocktail Molotov et les odeurs révolutionnaires d’un président menacé (« Louis XVI, on l’a décapité, Macron, on peut recommencer ! »), l’écologie radicale n’est pas satisfaite. Et pour cause, Marine Tondelier, chef de file des EELV – quand elle ne s’exprime pas devant l’épaisse fumée noire de pneus qui brûlent, vision plus qu’écologique – aime occuper l’espace médiatique. Mais pas n’importe lequel : celui du service public, connu pour sa neutralité et son pluralisme à toute épreuve.

En bon apparatchik, Marine Tondelier fustige les médias de droite, gavés à l’argent public à l’image de Valeurs Actuelles. Et pour cause, appelée à s’exprimer sur la marche néo-fasciste de l’AF, la leader écologiste affirme que CNews et VA « laisse l’idéologie [néonazie] prospérer. Il faudrait voir combien touche Valeurs actuelles pour propager ces idées nauséabondes, qui nuisent à la société. La question de l’argent public qui finance Valeurs actuelles se pose ».

Le premier bout de cette tirade pompeuse, aussi digne d’un mélodrame que d’une tragédie shakespearienne, ne mérite pas plus d’attention. Quant au deuxième acte de cette comédie, un simple clic, aussi dur à réaliser qu’une mission pour James Bond, aurait sauvé la nouvelle papesse des Verts de cette bourde monumentale. Contrairement à Libération, Le Monde, L’Obs, ou L’Humanité (champion toutes catégories avec presque 48 centimes de subvention par exemplaire vendu), Valeurs Actuelles depuis 2015, par décision de la ministre de la Culture de l’époque, Fleur Pellerin, ne reçoit plus un centime d’aide de l’État.

Et quant à CNews, cette chaîne qui a l’audace d’être privée, étant détenue par Vincent Bolloré, qui serait assez audacieux pour tenter de lui dicter sa ligne éditoriale ? Rima Abdul Malak, peut-être…

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Etienne Chouzet

Etienne Chouzet

Étudiant en droit à Paris, Étienne Chouzet est directeur de publication du site internet de L'Étudiant Libre
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