L’art théâtral au service de la mémoire vendéenne

La troupe des Ménestrels présente Utrique Fidelis, le samedi 20 mai au théâtre Le Quatrain à Haute-Goulaine (Loire-Atlantique). Un spectacle qui retrace l’histoire de trois jeunes vendéens au lendemain de la Révolution française. Mis en scène par Paul-Alexandre Leroux, c’est aussi une réflexion sur le théâtre classique et catholique français.

« Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l’individu ! » Victor Hugo.

Bien plus qu’une pièce de théâtre, les Ménestrels présenteront le 20 mai prochain, une aventure, une épopée glorieuse à l’image des Guerres de Vendée. Cette troupe catholique et classique a fait le pari audacieux d’écrire sa propre pièce de théâtre : Utrique Fidelis. 

Le coeur des Ménestrels : l’art théâtral 

Ouverture du rideau ! « Tout commence en mai 1968, un groupe d’amis étudiants se pose la question : est-ce que le théâtre classique est mort ou pas ? » raconte le maître d’œuvre et comédien Paul-Alexandre Leroux.

Les avis divergent. Gonzague prend sa plume et décide d’écrire une pièce qui se veut classique. « Sa pièce, c’est Utrique Fidelis, donc il y a une forme de mise en abîme », qui nous mène à la deuxième partie de représentation : les Guerres de Vendée.

Ce drame épique et grandiose à lieu à la veille de la Révolution Française, Côme, Foucault et Béatrice, trois jeunes vendéens âgés d’une dizaine d’années, vivent paisiblement en région poitevine. Coup de théâtre ! Le son de l’angélus les appelle à un autre destin. Leur enfance est à jamais bouleversée à partir de 1793. Chamboulée par la descente des Bleus en Vendée, ils deviennent orphelins et vivent dans le deuil et dans la tristesse.

Ils sont confiés à des tuteurs en Angleterre et s’y exilent pendant dix ans. En 1804, Napoléon est sacré empereur ; Côme, Foucault et Béatrice se retrouvent à l’occasion d’un bal en France, mais les avis divergent. Côme est nostalgique de l’Ancien Régime, il veut le retour du Roi, quant à Foucault, il apprécie les gloires et le faste de l’Empire. 

La transmission d’un double héritage 

Utrique Fidelis : deux fois fidèle, à Dieu et au Roy, le titre enraciné n’est pas choisi par hasard. Bien qu’il n’évoque peu de chose pour le grand public, c’est avant tout la devise des Vendéens lors de la Révolution française : « une devise face aux soldats bleus, pour se revendiquer de ce double héritage : l’Ancien Régime et la religion catholique » affirme le Vendéen de cœur, puisque fidèle l’un à l’autre, c’est l’essence même du combat des Vendéens.

Cette devise fait encore écho aujourd’hui et le dramaturge de 25 ans sait comment la louer. En jouant sur le tableau de l’émotion, de l’histoire et de l’humour, une trentaine de jeunes talents s’évertuent pour la beauté de l’œuvre.

« Nous sommes des passionnés, et seuls les passionnés sont passionnants »

Un seul mot d’ordre pour Paul-Alexandre Leroux : « Notre marque de fabrique est simple : nous sommes des passionnés, et seuls les passionnés sont passionnants ». Instruire et transmettre à travers l’art théâtral, le chant, et le Verbe est une façon de répandre des idées : « c’est aussi une réflexion sur notre époque actuelle et se dire qu’à travers nos petites pièces que nous écrivons, si modestes soit-elle, c’est l’idée de mener un combat culturel », ainsi être fidèle à notre tradition et à notre héritage. 

L’ambition des Ménestrels est de rayonner culturellement et quelque peu politiquement au sein de la société et auprès des jeunes. Deux fois par an, ils mettent leur savoir en commun à travers des petites sessions théâtrales d’initiations : « l’art théâtral n’est pas forcément réservé à une petite élite. C’est la réponse à la crise des vocations en général de la jeunesse. Les jeunes de nos jours sont associables, ils ne savent plus parler, ils ne savent plus s’exprimer et ne sont plus passionnés. Ils cherchent leur voie. » relève le metteur en scène, qui souhaite faire renaître des vocations en privilégiant le goût de l’engagement culturel. 

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Marthe R.

Marthe R.

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