L'Étudiant Libre

Avec l’apparition d’Internet, la consommation de pornographie a énormément évolué au cours des vingt dernières années en se démocratisant de manière exponentielle sans aucune forme de régulation venant contrer les ravages qu’elle engendre.
« La grande épidémie de pornographie » par Albert Robida, parue dans Le Courrier Français, fin XIXème siècle
Des années 1980 au début des années 2000, la pornographie est principalement consommée sous forme d’images dans des magazines. Les plus âgés ont l’opportunité d’avoir accès à une représentation vidéo et certains adolescents se transmettent des cassettes entre copains. Il y avait dans ces actes une simple dose de curiosité dont la faible fréquence de consommation qui en découlait n’avait pas de conséquences néfastes.

L’arrivée de l’émission « Le Journal du Hard » au début des années 1990 marque le développement de la pornographie sur les écrans mais c’est bien l’apparition d’Internet qui vient la révolutionner. Le streaming et le téléchargement rendent le contenu illimité, très accessible, très diversifié et de plus en plus malsain, ce qui fait passer la pornographie d’une simple consommation à un fléau. Notons que la très populaire plateforme « Pornhub », qui est loin de représenter la totalité de ce marché, a connu 42 milliards de visite en 2019. Ce phénomène est donc global.

Un business bien lucratif

La glorification de l’acteur pornographique Rocco Siffredi incarne l’acceptation totale de la consommation de pornographie par l’opinion publique. Qui est plus socialement respecté qu’un homme ayant accès en abondance aux femmes et à l’argent ? Cette starification donne une grande légitimité à ce secteur et amplifie sa démocratisation pour le transformer en marché juteux. L’offre et la demande ne faisant qu’augmenter de manière hautement corrélée, de nouveaux systèmes ont dû être créés pour permettre cet accroissement.

Avant l’apparition des sites pornographiques, le marché était structuré comme une entreprise classique, avec des salariés et des sous-traitants. Autrement dit, les acteurs devaient effectuer un certain nombre d’heures ou de scènes pour être rémunérés. En somme, il y avait encore une certaine forme de régulation et d’humanité, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui car n’importe qui peut désormais publier des vidéos. La concurrence devient alors particulièrement féroce et mène à diffuser des vidéos de plus en plus diversifiées et malsaines. Le contrôle légal devient aussi presque inapplicable, comme l’atteste la suppression de deux tiers du contenu de « Pornhub » en 2020, pour cause de non-consentement ou d’apparition de filles mineures sur les vidéos…

Il n’y a donc presque aucun filtre concernant la publication de vidéos, ce qui est parfaitement logique dans cette politique d’accroissement de la valorisation marchande qui n’a que faire de la dimension éthique.

En plus d'incarner la consommation, la pornographie participe donc à l'abrutissement des gens par l'émotion.

François Vimard

Un phénomène ravageur

La logique marchande de l’industrie pornographique a donc permis de
démocratiser son usage pour en faire un élément du quotidien d’une grande
partie de la population. Alors que la moyenne d’âge du premier visionnage
d’une vidéo à caractère pornographique se trouve entre treize et quatorze ans,
la société ne se rend pas encore compte des dégâts phénoménaux que la
consommation régulière de pornographie engendre sur le cerveau (1).

La consommation à haute dose de pornographie peut entraîner des
dysfonctionnements sexuels notamment pour l’érection car le système de
récompense qui entraine le désir est affecté (2). Un individu concerné par cette
addiction devient insatisfait, ce qui de surcroît peut engendrer des névroses qui
peuvent potentiellement créer d’autres névroses. Consommer de la
pornographie modifie aussi la transmission de la dopamine et expose son
utilisateur à une dégradation de sa santé mentale et à l’apparition plus
fréquente de symptômes dépressifs (3).

Encore plus alarmant, des études scientifiques ont prouvé que la pornographie
provoque l’érosion du cortex préfrontal (4). Or, le cortex préfrontal est une zone
importante du cerveau car il y réside des fonctions exécutives comme la
volonté, la décision, le contrôle des pulsions ou la moralité. Un individu
consommant régulièrement du porno est donc plus susceptible de réagir sous
le coup de l’émotion et perd donc petit à petit sa rationalité. Il faut alors
imaginer les lésions terribles que cela peut engendrer sur les adolescents…

En plus d’incarner la consommation, la pornographie participe donc à
l’abrutissement des gens par l’émotion.

L’impact de la pornographie va encore plus loin que la destruction de
l’individu. C’est un problème sociétal aux conséquences sur le long terme. En
effet, alors qu’elle interfère dans la vision de la relation homme femme et
qu’elle donne une illusion de réussite à ses consommateurs, elle catalyse la
misère sexuelle qui touche de plus en plus d’hommes en leur enlevant toute
volonté et toute énergie de conquête, en les enfermant dans un cercle vicieux
de complaisance face à l’échec. Elle participe ainsi à la castration de la
société par la baisse de la volonté masculine et par la mise sur un piédestal de
la femme. Finalement, la pornographie est en quelque sorte
l’accomplissement d’un défaitisme contre nature car elle détruit cette volonté

naturelle issue de l’existence d’un instinct reproducteur qui a souvent
tendance à guider inconsciemment la vie de chaque individu. La pornographie
touche d’ailleurs aussi de plus en plus les femmes qui ont tendance à regarder
du contenu brutal pour satisfaire certains de leurs fantasmes.

De plus, comme elle favorise l’émotionnel au profit du rationnel, elle augmente
la servilité du peuple aux différentes propagandes tout en l’abrutissant par la
consommation et la perte de tout repère. La pornographie participe aussi à la
propagande progressiste. En effet, au-delà du contenu amoral faisant
l’apologie sans limites de l’interdit, certains studios sont spécialisés dans la
production de films interraciaux avec bien souvent un homme noir et une
femme blanche, le symbole même du métissage mondialiste. Cette
destruction de l’identité par le progressisme sexuel participe aussi à la
servitude du peuple.

L’addiction à la pornographie ne doit donc pas être perçue comme un
phénomène banal puisque commun, et chaque personne voulant s’en défaire
doit être encouragée sur ce chemin qui demande bien du courage.

François Vimard

Sources

1. Moyenne d’âge à laquelle les jeunes internautes âgés de 18 à 30 ans ont été pour la première fois exposés à
la pornographie en France en 2018. (2019, 25 Janvier). Statista. https://fr.statista.com/statistiques/960497/age-
moyen-premiere-exposition-pornographie-jeunes-france/

2. Park BY, Wilson G, Berger J, Christman M, Reina B, Bishop F, Klam WP, Doan AP. Is Internet Pornography
Causing Sexual Dysfunctions? A Review with Clinical Reports. Behav Sci (Basel). 2016 Aug 5;6(3):17. doi:
10.3390/bs6030017. Erratum in: Behav Sci (Basel). 2018 Jun 01;8(6): PMID: 27527226; PMCID: PMC5039517.

3. Avgustinovich DF, Alekseenko OV, Bakshtanovskaia IV, Koriakina LA, Lipina TV, Tenditnik MV, Bondar’ NP,
Kovalenko IL, Kudriavtseva NN. [Dynamic changes of brain serotonergic and dopaminergic activities during
development of anxious depression: experimental study]. Usp Fiziol Nauk. 2004 Oct-Dec;35(4) 19-40. PMID:
15573884.

4. Kühn S, Gallinat J. Brain Structure and Functional Connectivity Associated With Pornography
Consumption: The Brain on Porn. JAMA Psychiatry. 2014;71(7):827–834. doi:10.1001/jamapsychiatry.2014.93

Le fléau de la pornographie
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