Depuis début octobre, de nombreux mouvements de protestation touchent la France, avec notamment le blocage des raffineries qui divise les Français sur la question des grèves actuelles. La CGT, au cœur de ces blocages depuis une vingtaines de jours, a refusé jeudi 13 octobre des concessions salariales du groupe TotalEnergies, et continue toujours sa stratégie de rendre sèches les pompes à essence des français. La situation est actuellement toujours au point mort malgré quelques légères améliorations. Les trois parties, que sont les syndicats ( principalement : CGT, CFDT, CFE-CGC, CAT ), le groupe TotalEnergies, et le gouvernement, essaient de parlementer sans trouver d’accord commun, malgré les concessions faites par le groupe TotalEnergies qui se trouve être sous pression du gouvernement et des syndicats. Les Français, qui sont les plus frappés par ces grèves, se scindent entre soutien du mouvement social et opposition à celui-ci. La question est une véritable pomme de discorde.
La stratégie de fer de la CGT
Depuis plus de 20 jours les syndicats, dont principalement la CGT, bloquent les raffineries notamment en Flandres, en Normandie et dans le Rhône. La CGT et son patron Philippe Martinez sont en première ligne. Ces derniers ont choisi la stratégie du blocage pour faire entendre leurs revendications, principalement salariales. Philippe Martinez fait le tour des médias pour défendre la stratégie de blocage amorcée par son syndicat. Selon eux, les automobilistes français ne grognent pas au sujet du blocage des raffineries. Un cadre de la CGT a déclaré notamment qu’ “On a l’impression que les Français ont un regard sympathique sur la grève. Les ingrédients sont là pour que le mouvement prenne”. Jeudi 13 octobre, la CGT et trois autres syndicats ont été invités au siège de TotalEnergies pour négocier. La CGT revendique 10% d’augmentation pour 2022. Le groupe sous pression du gouvernement, en soumettant une offre de concession salariale aux syndicats de 6% d’augmentation, mais pour 2023, a poussé à l’ouverture de ces négociations. Malgré les avancées qui sont en cours, les blocages et les grèves continuent avec notamment un appel à la grève générale pour le mardi 18 octobre lancé par la CGT, FO, Solidaires et la FSU. Un mardi noir et des grèves à rallonge se profilent en France.
La conséquence sur les français
A travers toutes ces grèves et ces blocages, les principaux touchés sont les Français. Jeudi 13 octobre à 17h, 29,1% des stations manquaient d’un ou plusieurs carburants, ces derniers ayant augmenté de quasiment 45% en Centre Val-de-Loire. Les files d’attente à rallonge dans les stations diminuent à certains endroits tandis que dans d’autres elles s’agrandissent. Mais malgré cela, les Français se partagent entre sympathie et grognements. Le gouvernement, pour accélérer la reprise, a autorisé les camions-citernes à rouler ce week-end, alors que les poids lourds ont normalement interdiction de rouler du samedi 22h au dimanche 22h. Avec la grande grève du mardi 18 octobre, les Français offriront peut-être une réaction moins clivante face aux mouvements sociaux actuels.
Une question épineuse
Les grèves ont toujours été un sujet clivant, et les évènements actuels en sont la preuve. Cette question ne peut pas être réglée en ne répondant qu’aux revendications d’une seule des parties. Le gouvernement et la majorité jouent un double jeu dans ces grèves en essayant de régler la situation : en prenant des décisions rapides, peu réfléchies et en réquisitionnant des salariés pour les pousser à travailler sous peine de sanctions pénales (Le refus de se soumettre à un ordre de réquisition constitue un délit punissable de six mois d’emprisonnement et de 10 000 euros d’amende). Pendant ce temps, l’opposition de gauche à l’Assemblée nationale comprend le blocage, comme l’a indiqué un dirigeant de la majorité en parlant de la CGT “qui a raison de pousser son avantage”. Le député de la NUPES Antoine Léaument a par ailleurs déclaré sur Twitter que : “Grève générale = Panique bourgeoise totale”, alors que ce sont les français les plus modestes et les plus pauvres qui sont les plus touchés par cette grève. Cette question devient de plus en plus sensible avec la majorité et son gouvernement qui jouent encore contre les français et leur font payer le prix fort.