Le vendredi 16 décembre aura lieu, dans la cité phocéenne, le lancement d’un jeune mouvement, Défends Marseille. Ce dernier se définit comme “un mouvement de jeunesse local, qui défend les traditions ainsi que les intérêts des Phocéens”. Leur mot d’ordre : “retrouver le Marseille d’hier, défendre le Marseille d’aujourd’hui, préparer le Marseille de demain”, est tout un programme. Pour mieux connaître ce nouveau-né de la galaxie militante, à quelques jours de sa soirée de lancement, L’Etudiant Libre est allé à la rencontre de son responsable, Aurélien Barkovish.
Défends Marseille est une organisation politique toute neuve. Qu’est-ce qui vous a poussé, l’été dernier, à créer Défends Marseille ?
De nombreux constats sont à l’origine de notre mouvement. Le premier d’entre eux étant la hausse de l’insécurité dans notre propre ville, corrélée à l’impunité qui y règne, le tout accompagné par la complicité et l’incompétence des élus locaux. Nous ne pouvions nous résoudre à voir notre ville se dégrader de jour en jour, et nous avons donc créé Défends Marseille, avec plusieurs jeunes désireux de ne pas abandonner cette terre. Les jeunes Marseillais qui aiment leur ville et la France ne doivent plus être seuls. La cause que nous portons prend tout son sens dans une ville comme Marseille, lieu unique, carrefour des échanges méditerranéens et terre d’identité forte. La plus vieille ville de France et l’une des plus anciennes d’Europe réclamait un mouvement unique. Marseille est aussi la seule grande métropole française où la droite nationale gagne des élections. Mais nous considérons que la politique n’existe pas seulement pendant les élections, et même qu’elle prend toute son importance en-dehors des jours d’élection. Là est le sens de notre engagement, car nous souhaitons agir au quotidien, au plus près des Marseillais. Nous mettons au cœur de notre combat l’identité et la justice sociale : Marseille est identitaire, Marseille est populaire.
Quelle est votre vision de l’action politique ?
Défends Marseille est une communauté militante, unie par l’amour de Marseille et de la France. Nous souhaitons défendre ce qui est nôtre, et pour cela nous associer à tous ceux qui agissent dans ce but. Ainsi, nous sommes proches de Stéphane Ravier, qui est un élu de terrain, ayant lui-même commencé comme colleur d’affiches, jusqu’à arracher des succès électoraux à force de travail. Depuis l’avenir de l’Europe jusqu’aux problèmes du coin de la rue, tout l’intéresse, et c’est ainsi que nous concevons le combat politique. Selon nous, tout est politique, il s’agit donc de ne rien mépriser et de ne rien négliger. Si nous ne sommes pas le mouvement de jeunesse de Stéphane Ravier, les jeunes marseillais connaissent, aiment et soutiennent le sénateur des Bouches-du-Rhône. De la même manière, nous entretenons des liens avec Philippe Vardon, président de Retrouver Nice, qui représente pour nous un véritable exemple d’implantation locale. Nous défendons donc une approche globale de l’action politique, même si le champ que nous occupons est bien entendu celui de l’activisme militant classique.
Quel est alors votre mode opératoire ?
Notre méthode est de nous saisir des sujets dont personne ne veut plus parler, ou ne le peut plus, avec notre voix spécifique, celle de la jeunesse marseillaise. Nous voulons faire entendre cette voix avec des actions de terrain. En octobre dernier, nous avons par exemple procédé à un collage à Marseille, en amont du rassemblement que nous avions organisé en hommage à Lola. Nous n’allons pas demander à des élus municipaux ou à des parlementaires de déployer des banderoles et de craquer des fumigènes. Et symétriquement, nous ne voulons pas agir comme des élus : nos démarches sont donc complémentaires et ne s’adressent pas aux mêmes publics. Mais quoi qu’il arrive, nous sommes du même côté de la barricade.