Babylon, grandeur ou décadence de Damien Chazelle ?

L’enfant prodige des réalisateurs hollywoodiens, Damien Chazelle vient de sortir son cinquième film Babylon, après plus de 5 ans d’absence. Auréolé de gloire pour son dernier projet La La Land, son dernier film est sorti dans les cinémas américains en décembre 2022, juste à temps pour concourir à la chasse aux prix de 2023. Cependant les critiques restent très partagées. Se pourrait-il que “l’american dream” de ce francophile vire au cauchemar ?
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Source Photo Scott Garfield/Paramount Pictures

L’enfant prodige des réalisateurs hollywoodiens, Damien Chazelle vient de sortir son cinquième film Babylon, après plus de 5 ans d’absence. Auréolé de gloire pour son dernier projet La La Land, son dernier film est sorti dans les cinémas américains en décembre 2022, juste à temps pour concourir à la chasse aux prix de 2023. Cependant les critiques restent très partagées. Se pourrait-il que “l’american dream” de ce francophile vire au cauchemar ? 

Tous les ingrédients de la réussite

Tout le monde attendait impatiemment le nouveau film de Damien Chazelle. Son dernier long métrage La La Land avait été une révélation pour le public et les critiques. Il avait reçu un nombre impressionnant de récompenses, avec pas moins de 6 oscars, dont celui du meilleur réalisateur et de la meilleure bande-son. Pas étonnant donc que Damien Chazelle se soit inspiré des ingrédients du très apprécié La La Land pour son projet Babylon. Les parallèles et les comparaisons se multiplient durant les 3 heures de visionnage. 

Premièrement, dans les deux cas, on y retrouve une passion amoureuse tragique qui sert d’écrin à une déclaration d’amour au cinéma. Les deux intrigues mettent en scène les rouages de la machine à rêves du cinéma. La La Land et Babylon y abordent le thème de la réussite dans ce monde si particulier. Bien sûr, l’époque n’est pas la même, La La Land se déroule bien plus tard dans l’histoire d’Hollywood. Quant à Babylon, son histoire se passe en amont ; le long-métrage peint le passage du muet au parlant et la transformation d’une entreprise artisanale et passionnée des débuts en une véritable industrie, morte et sans âme.

En outre, le compositeur musical est le même. Il s’agit évidemment de Justin Hurwitz primé aux Oscars, et l’ancien colloc’ d’Harvard du réalisateur. Outre la reprise de ces grands thèmes au succès garanti, le réalisateur s’est appuyé sur un trio d’acteurs parfaitement choisis : la vedette Brad Pitt, l’étoile montante Margot Robbie et un jeune premier Diego Calvi. Pour mener à bien ce projet, le réalisateur disposait d’un budget considérable, 80 millions de dollars (à titre de comparaison, La La Land disposait de seulement 60.000 dollars). En bref, tous les ingrédients semblaient réunis pour concocter une œuvre audacieuse au succès fulgurant. 

Mais le succès n’est pas au rendez-vous 

Et pourtant, dès l’avant-première, Babylon a provoqué des réactions très contrastées. Un critique de cinéma Scott Menzel l’assassine sans nuance « Babylon, c’est un film ambitieusement bordélique. Je ne sais même pas par où commencer tellement le ton semble toujours à côté de la plaque. », et d’autres, au contraire sont sortis du cinéma enchanté, comme Courtenay Howard qui n’hésite pas à déclarer « C’est une cacophonie étincelante sur une folle dépravation. J’ai adoré. ». 

Les critiques des spectateurs sur Allociné sont à cette image, ce film obtient la moyenne de 4,2, tandis que la presse française semble hésitante (moyenne de 4). Mais tous, spectateurs comme critiques soulignent la démesure excessive, l’énergie folle, la musique hypnotique et cadencée de ce film. 

Les réactions se partagent en deux attitudes : adoration ou exécration. La preuve : le box-office américain est catastrophique et les Oscars n’ont nommé que deux fois Babylon, et uniquement pour les aspects techniques : costumes et musique. 

Il faut croire que le public américain préfère l’esthétique, un tantinet sucrailleuse de la comédie musicale La La Land, avec ses danses romantiques et ses numéros de claquettes peu convaincants, à la folie tourbillonnante de Babylon.

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Image de Agnès Auzies

Agnès Auzies

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