Cette initiative intervient à la suite de l’annonce faite par Greenpeace en avril, indiquant son intention de contester la décision de la Commission européenne d’intégrer l’énergie nucléaire dans son système de classification de la finance durable, également connue sous le nom de “taxonomie”. Cette démarche vise à guider les investisseurs privés désireux de financer des projets écologiques, avec pour objectif de stimuler les investissements dans le secteur environnemental.
La protagoniste de cette prise de position est Ia Aanstoot, une jeune suédoise ayant activement participé au mouvement de grève des écoles du vendredi, une initiative lancée par la militante Greta Thunberg. Aanstoot, aux côtés d’autres militants provenant de cinq pays membres de l’Union européenne, a initié la campagne intitulée “Dear Greenpeace”, invitant l’organisation non gouvernementale à reconsidérer son opposition à l’énergie nucléaire, jugée obsolète et non scientifique, et à rejoindre leur combat contre les énergies fossiles.
Dans le cadre de cette démarche, Ia Aanstoot a soumis des documents à la Cour de justice de l’Union européenne afin de devenir une “partie intéressée” dans le futur contentieux entre Greenpeace et la Commission européenne. Si sa demande est acceptée, elle ainsi que d’autres militants pro-nucléaires pourront témoigner en faveur de l’énergie nucléaire devant la cour.
Le combat de Greenpeace envers l’énergie nucléaire repose sur l’idée que l’UE promeut un “écoblanchiment” en permettant aux centrales nucléaires de bénéficier de financements qui, autrement, auraient été dirigés vers les énergies renouvelables. Les avocats de l’ONG avancent que l’énergie nucléaire engendre des “dommages environnementaux significatifs” et qu’elle ne devrait donc pas être incluse dans la taxonomie.
Ia Aanstoot exprime sa préférence pour la collaboration avec Greenpeace dans la lutte contre les énergies fossiles plutôt que de s’opposer activement à une ressource propre et à faible émission de carbone telle que l’énergie nucléaire. Elle critique l’approche “figée dans le passé” de Greenpeace, qui s’oppose au nucléaire malgré les avancées scientifiques et la nécessité actuelle d’agir rapidement face au changement climatique.
Les jeunes militants, dont Julia Galosh, une biologiste polonaise de 22 ans, estiment que les générations plus jeunes sont plus ouvertes à l’énergie nucléaire que leurs aînées. Ils considèrent que l’opposition à cette forme d’énergie découle en partie d’une perspective générationnelle et identitaire.
En réponse à ces critiques, un porte-parole de Greenpeace pour l’UE souligne que la construction de nouvelles centrales nucléaires ne constitue pas une solution viable pour résoudre la crise climatique. L’organisation met en avant les retards et les dépassements de budget liés aux projets nucléaires existants et affirme que les énergies solaire et éolienne, combinées aux technologies de stockage modernes, sont des alternatives plus économiques et rapides pour réduire les émissions de carbone.
La controverse illustre le débat en cours sur l’énergie nucléaire en tant que moyen de lutter contre le changement climatique. Les jeunes militants pro-nucléaires considèrent que l’opposition d’organisations comme Greenpeace à cette source d’énergie limite les options disponibles pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux. En revanche, Greenpeace maintient que les investissements dans les énergies renouvelables sont plus prometteurs et devraient être privilégiés pour répondre efficacement aux défis environnementaux actuels.