Au début du mois de mars, le Président français a effectué une série de visites dans les Etats d’Afrique centrale, au cours desquelles il a tenté de redonner un sens à des relations franco-africaines ternies par un fort sentiment anti-français. Occupé à redorer le blason de la France en Angola, au Gabon, au Congo et en République démocratique du Congo (RDC), il a notamment proclamé la « fin de la Françafrique » (réseaux d’influence de la France dans ses anciennes colonies) et martelé le message suivant à chaque étape : construire de nouvelles relations faites de « partenariats renouvelés » sur la base de l’humilité. Les échanges qu’il a eus avec ses homologues ont néanmoins révélé la persistance de tensions latentes et mis à mal la position d’équilibriste que semble rechercher la France dans cette partie de l’Afrique.
Achevant sa tournée en RDC aux côtés du Président Félix Tshisekedi, Emmanuel Macron s’est fait rappeler à l’ordre lors de la conférence de presse pour les propos tenus par son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui avait qualifié ironiquement l’élection du Président congolais de « compromis à l’africaine ». Félix Tshisekedi lui a également reproché de ne pas condamné de manière plus ferme et explicite l’ingérence du Rwanda dans la région du Nord-Kivu à l’Est du pays, riche en minerais et confrontée à la rébellion d’un groupe armé, le « Mouvement du 23 mars », que soutiendrait Kigali (capitale du Rwanda). La critique à l’égard du Rwanda s’avère en effet délicate tant celui-ci est un allié précieux pour la défense des intérêts français en Afrique. Des troupes rwandaises sécurisent ainsi une zone ou Total est implanté au Mozambique et luttent contre les djihadistes sahéliens dans le nord du Bénin.
Sur cette dernière note, le ballet du Président français en Afrique laisse un goût amer, caractéristique du peu d’enthousiasme que suscite la présence d’une ancienne puissance coloniale.
Depuis sa médiatisation tonitruante lors de l’élection présidentielle de 2016 Donald Trump accumule les soupçons, enquêtes, interrogatoires, procès, y compris pendant son mandat ; bref, un feuilleton judiciaire interminable qui a été à nouveau relancé par le procureur de l’Etat de New York, Alvin Bragg, un élu démocrate chargé d’enquêter sur des déclarations du candidat républicain. Donald Trump est en effet accusé d’avoir menti à propos d’une relation sexuelle qu’il aurait eue avec une star du porno et dont il aurait acheté le silence pour 130 000 dollars. Un grand jury a alors été formé afin de se prononcer sur une éventuelle inculpation du milliardaire. Si cette étape de l’enquête ne signifie en aucun cas un emprisonnement, le symbole n’en gagnerait pas moins en puissance. Pour la première fois un ex-Président serait placé quelques instants en état d’arrestation, menotté, le temps de le photographier et de lui prendre ses empreintes digitales.
D’ici l’annonce du verdict il n’est pas à exclure quelques rebondissements, sachant que Trump a déjà appelé ses partisans à se rassembler.
Ces dernières semaines ont été particulièrement chargées pour le chef d’Etat russe.
La justice pénale internationale a émis un mandat d’arrêt à son encontre, l’accusant de crimes de guerre en Ukraine (déportation d’enfants). Dans les faits ce mandat interdit à Poutine de se rendre dans les 123 pays membres de la Cour Pénale Internationale sous peine d’être arrêté par les polices nationales. Moscou peut cependant compter sur ses principaux alliés politiques et économiques (Cuba, Iran, Chine) qui ne font eux-mêmes pas partie de cette juridiction.
Le divorce entre la Russie et le monde occidental s’approfondissant, Poutine en a profité pour resserrer les liens avec la Chine à l’occasion d’une visite de Xi Jinping. Après avoir multiplié les gestes d’amitié, les deux chefs d’Etat ont signé une déclaration commune dans laquelle ils saluent l’ouverture d’une « nouvelle ère » entre la Russie et la Chine dont les relations ont atteint un « point culminant de l’histoire » selon Poutine. Preuve de cette entente : la construction d’un gazoduc en Sibérie pour acheminer le gaz russe en Chine.
Derrière les sourires de façade se dessine en réalité une relation asymétrique. Prudente sur le dossier ukrainien, Pékin souhaite préserver ses liens avec l’Occident. Sans condamner l’invasion russe elle ne soutient pas clairement Moscou pour autant. Deuxième puissance économique mondiale la Chine entend exercer une suprématie dans la région, quitte à se heurter à ses voisins russe et indien. Le projet chinois des « Routes de la Soie », ces gigantesques voies de communication censées relier l’Europe à l’Asie, passant par l’Asie centrale, pourtant zone d’influence traditionnelle de la Russie, a le mérite de dissiper toute équivoque.
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