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« Le manifeste pour la beauté » de la mairie de Paris

Après avoir saccagé Paris pendant 7 ans, l’équipe municipale d’Anne Hidalgo propose « un manifeste pour la beauté ». Ce projet, dont les mesures seront précisées dans le courant de la semaine, répond au succès de #Saccageparis sur les réseaux sociaux et aux protestations nombreuses contre la gestion de la ville.
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Après avoir saccagé Paris pendant 7 ans, l’équipe municipale d’Anne Hidalgo propose « un manifeste pour la beauté ».  Ce projet, dont les mesures seront précisées dans le courant de la semaine, répond au succès de #Saccageparis sur les réseaux sociaux et aux protestations nombreuses contre la gestion de la ville. 

La candidate à la présidentielle n’a pas dévoilé elle-même le dit manifeste. Elle, qui est trop occupée par sa campagne trépidante, espère sans doute avec cette proposition répondre à ses détracteurs. Malheureusement, les premières lignes du manifeste montrent une déconnexion avec le mécontentement qui gronde dans la capitale. Par exemple, il n’y a pas de mention d’une éventuelle dératisation alors que les rongeurs courent en permanence d’un sac poubelle à l’autre. A la place, la beauté passera par une mise au vert de la capitale. Alors que la ville est déjà invivable avec les travaux de transports en communs, avec l’omniprésence des pistes cyclables le mot d’ordre reste de faire disparaître les voitures. Une fois n’est pas coutume, la mairie ne parvient pas à cerner les problèmes quotidiens des habitants. 

Le patrimoine est également visé. Le premier adjoint de la mairie reconnaît une esthétique et une identité patrimoniale parisienne. Cependant, le manifeste propose de « réinventer » ce patrimoine. A la surprise générale, la priorité est de réformer l’aspect « minéral » et « polluant » de la ville. David Rykner, fondateur et directeur du magazine La tribune de l’Art, fustige la prétention des équipes qui « n’arrivent pas à prendre parti pour Paris » alors que cette ville est « une œuvre d’art complète ».  En fait, ce texte propose tout sauf les réponses attendues par les habitants. Alors que 84% des Parisiens trouvent la ville sale, que des personnalités comme Stéphane Bern ou encore Fabrice Lucchini critique la gestion désastreuse de la ville lumière, la mairie propose de verdir la chose et de rendre Paris moins vivable et plus visitable encore. Anne Hidalgo et son équipe passent encore une fois à côté, elles n’arrivent pas à comprendre les préoccupations de leurs administrés. 

Proposant plus un manifeste de transition écologique accélérée qu’un « manifeste de la beauté », les élus de la capitale ne semblent pas pouvoir s’extirper de leur référentiel d’idée qui fait monter la grogne. Les Parisiens, quant à eux, restent très divisés. Si beaucoup constatent une insécurité grandissante, une difficulté à circuler ou encore la saleté ambiante tous ne s’accordent pas sur les solutions à adopter. Aucun doute que ce document, qui appelle encore à des dépenses alors que la ville est surendettée, satisfera l’électorat de la candidate à la présidentielle sans pour autant convaincre l’opposition.

Thomas Custer

Thomas Custer

« Le manifeste pour la beauté » de la mairie de Paris
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