L'Étudiant Libre

Le « convoi de la Liberté » paralyse Ottawa en opposition aux mesures sanitaires

Alors que les restrictions de liberté dites sanitaires s'imposent durablement dans le monde entier depuis plusieurs mois, un gigantesque mouvement de manifestation initié par des camionneurs canadiens est apparu ces derniers jours. Des milliers de camions et des centaines de milliers de manifestants sont mobilisés à Ottawa et bloquent l'intégralité de la ville. Ce mouvement est déjà historique et pourrait être amené à durer.
Depuis mi-janvier, le Canada et les États-Unis imposent la vaccination aux camionneurs qui traversent la frontière entre les deux pays.  Il n’est donc pas étonnant que cette décision en fasse réagir plus d’un. Cependant, cela semble être la goutte d’eau qui fait déborder le lac Huron pour la population canadienne. Face à cette situation, l’opposition s’est organisée contre ces mesures.

En effet, le 24 janvier est lancé le « Convoi de la Liberté » qui rassemble très vite plus de 2000 camions ainsi que de nombreux manifestants à pied. Ce qui n’aurait pu être qu’un mouvement social comme un autre s’organise vite et prend une ampleur démesurée avec pour objectif la capitale du pays : Ottawa.

Tout s’est accéléré ces derniers jours, les 28 et 29 janvier. De quelques milliers de manifestants, le mouvement a pris une ampleur gigantesque, à tel point que les manifestants revendiquent 1,5 millions de personnes dans les rues et 50 000 camions mobilisés dans le cadre du convoi. S’il est peu aisé d’établir des chiffres de manière certaine, certains faits ne trompent pas : plus de 70 kilomètres de convoi sont rassemblés, la ville d’Ottawa déborde et est entièrement bloquée, et la place du Parlement – lieu final du convoi – est surchargée.

D’impressionnantes images défilent sur les réseaux, montrant l’envergure de l’opération, qui n’est bien sûr pas sans rappeler à sa façon l’assaut du Capitole américain il y a un an. En revanche, hormis des dégradations et des incivilités inhérentes à une telle foule, peu de problèmes sont à relever et l’ambiance peut être qualifiée de festive.

Un convoi de routiers européens s'organise autour d'un lieu et d'une date : Bruxelles, le 7 février. L'avenir reste désormais à écrire...

Pancartes, drapeaux canadiens et étendards sont brandis, tandis que des sifflements, des slogans, des
chants en faveur de la liberté sont lancés et redonnent espoir à la foule unie.
« Tout cela c’est pour la liberté, pas seulement pour les camionneurs. Nous devons avoir le choix ! Nous ne devons pas nous faire vacciner pour pouvoir travailler », explique à l’AFP Stephen Penderness, 28 ans, chauffeur routier de l’Ontario.

L’évènement fait beaucoup réagir et récolte la bénédiction de plusieurs personnalités politiques ou médiatiques de premier plan. Les camionneurs canadiens ont reçu jeudi le soutien du milliardaire américain et patron de Tesla Elon Musk, qui ne comptait pas se faire vacciner dans l’immédiat. Il a de fait posté sur son compte Twitter : « Les camionneurs canadiens assurent » et « La liberté est en train d’être enlevée petit à petit, jusqu’à ce qu’elle ait disparu ».

Il n’est pas le seul puisque Donald Trump par exemple soutient les « truckers » et a appelé les Américains à rejoindre ce mouvement. Des Américains ont déjà entrepris de se rendre à Ottawa pour rejoindre la manifestation, tandis que celle-ci s’élargit à d’autres villes du Canada à chaque heure qui passe. En France, Florian Philippot, meneur des manifestations anti-pass, a lui aussi manifesté son soutien et se félicite du réveil d’un peuple.

Une part importante de la colère des manifestants est dirigée vers le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et une des revendications principales en plus de la levée des restrictions de libertés est la démission du Premier ministre. Devant l’ampleur de la mobilisation, ce dernier a exprimé inquiet à la presse que « les Canadiens ne sont pas représentés par cette minorité très troublante de Canadiens, petite mais très bruyante, qui s’en prend à la science, au gouvernement, à la société ».

Toutefois, le chef d’État est introuvable désormais, après avoir dit il y a trois jours être cas contact Covid donc isolé – ce qui pour certains est perçu comme un prétexte. Justin Trudeau et sa famille auraient été exfiltrés de leur domicile pour être transférés dans un lieu de haute sécurité inconnu de tous, ce qui tend à crédibiliser l’ampleur de la manifestation. Des sources, pour l’heure invérifiables, vont jusqu’à affirmer qu’il se serait réfugié aux États-Unis.

Alors que la situation donne lieu à de nombreux témoignages de soutien de la population, les manifestants déclarent être prêts à tenir des semaines voire des mois. Des restaurateurs décident de nourrir autant de manifestants qu’ils le peuvent afin de les aider. Dans le même temps, le pouvoir ne semble pas en capacité de réagir. Les services de police ont communiqué être au maximum de leurs capacités, et déjà certains de leurs membres témoignent leur solidarité aux manifestants. De plus, des vidéos sur les réseaux sociaux laissent à penser que des tireurs auraient été postés sur les toits du Parlement pour faire face aux manifestants.

Face à l’ampleur d’un tel événement, le silence généralisé est assourdissant, notamment des médias français qui évoquent à peine le sujet au travers d’articles visant à en minimiser l’importance. Ces manifestations pourraient toutefois devenir la première pierre d’un mouvement international dont seul l’avenir nous dira l’importance, car déjà des répliques de la même initiative se mettent en place dans des pays d’Europe. Un convoi de routiers européens s’organise autour d’un lieu et d’une date : Bruxelles, le 7 février. L’avenir reste désormais à écrire…

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