Dans un discours d’une sincérité désarmante, Ruffin a osé évoquer la possibilité de reléguer au second plan la question du changement de genre au profit des questions sociales. Une approche réaliste et pragmatique ? Que nenni ! Les gardiens de l’idéologie woke se sont rapidement réveillés, prêts à condamner toute dissidence, même la plus minime.
Le pauvre Ruffin, pris dans les rets d’une idéologie intransigeante, n’a pas eu d’autres choix que de s’excuser à genoux, espérant ainsi calmer la colère de ces militants numériques zélés. Car il sait pertinemment que ces individus, qui vivent dans une bulle de Twitter, ont un pouvoir d’intimidation disproportionné par rapport à leur poids électoral réel. Leur objectif ? Imposer une pureté idéologique qui ne laisse aucune marge de manœuvre à ceux qui souhaitent se connecter avec la majorité des électeurs.
Cette histoire n’est pas un cas isolé. Les déconvenues électorales de la gauche, que ce soit au Royaume-Uni avec Jeremy Corbyn ou en France avec Arnaud Montebourg, illustrent ce fossé grandissant entre la base et les élites. La gauche refuse de prendre conscience de cette réalité, préférant se complaire dans sa petite bulle idéologique.
Les questions sociétales sont devenues le terrain de jeu préféré de cette gauche déconnectée. Elle se passionne pour les pronoms, les identités de genre et les drapeaux LGBT qui se complexifient à l’infini, au détriment des préoccupations réelles des citoyens. Corbyn, par exemple, s’est perdu dans une surenchère des pronoms LGBT, oubliant complètement les attentes de la population britannique.
De même, les adeptes de la religion woke font preuve d’une soumission totale à ses idées les plus farfelues comme en témoigne l’affaire Angèle où cette dernière, alors qu’elle explique être pansexuel et ainsi attiré par l’ensemble des genres et catégories sexuelles diverses devient une porte-parole de la transphobie d’extrême-droite. Les wokes sont intransigeants quitte à exclure ses défenseurs de la première heure.
Pendant ce temps, la gauche française continue de se diviser sur des sujets qui sont loin d’être prioritaires pour la majorité des électeurs. Les militants cherchent désespérément un candidat pur et dur, prêt à défendre des idées radicales, quitte à couler le parti aux élections.
La progression de l’extrême-droite en Europe est devenue une grande préoccupation de la gauche qui ne cherche pourtant pas la source de cette ascension : l’immigration. Alors que le Danemark a fait le choix de défendre une ligne rigoureuse, et que cette question devient une évidence pour l’ensemble de la classe électorale, la gauche française préfère se lier à l’antiracisme et aux indigénistes que de défendre le travail des Français. Étonnant, un Etat n’est-il pas censé d’abord ses citoyens avant la terre entière ?
Le problème, c’est que cette gauche se trouve face à un dilemme cruel : choisir entre l’idéologie qui vénère les minorités et la réalité de la majorité électorale. Entre perdre ses militants ou ses électeurs, elle devra tôt ou tard faire un choix difficile.
La gauche française est en train de s’auto-flageller avec l’idéologie woke comme fouet. Le poids de cette idéologie, solidement ancrée dans les esprits, risque d’entraîner la gauche vers des abysses électoraux encore inexplorés. Elle se retrouve prisonnière d’une bulle idéologique qui l’empêche de s’adapter aux attentes de la majorité de ses électeurs.
La question est de savoir si la gauche aura le courage de se libérer de ce joug idéologique étouffant. Les temps sont durs, mais si elle veut espérer retrouver un jour le pouvoir, elle devra faire face à cette réalité brutale : entre les élites et la base, il y a un gouffre qui ne cesse de se creuser.
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