Emmanuel Macron : une année de réélection

“ Louis XVI on l’a décapité, Macron on peut recommencer ”, cette phrase aussi violente soit-elle pour feu notre roi Louis XVI, pourrait à l’évidence résumer à elle seule le bilan de la première année du second quinquennat de notre cher président, Emmanuel Macron. Concert de casseroles devant les mairies lors de ses prises de paroles, manifestations sauvages… Comment en est-on arrivé là ? Au générique de fin de son allocution du 17 avril 2023, la rupture avec son peuple était encore plus marquée… Mais remontons le fil de cette déchéance. 

La réélection

Sa réélection le 24 avril 2022 fut le fruit d’un barrage de castor face à Marine Le Pen. L’extrême droite faisait peur, la politique libérale d’Emmanuel Macron non. Dès le lendemain de sa réélection, Emmanuel Macron l’assurait, il allait renouer avec les français car même s’il est redevenu le président de “tous les Français”, il n’en demeure pas moins que les 87 députés RN et les 146 députés NUPES démontrent pourtant le contraire.  

On aurait pu croire que la situation économique allait réveiller les braises des gilets jaunes. Il n’en fut rien. Ni l’augmentation du prix de l’essence et du gaz, ni l’inflation galopante due en grande partie à la guerre en Ukraine ne vinrent mettre à mal, le calme olympien des français. 

Les retraites

La retraite… Quel doux cauchemar français… le sujet le plus glissant par excellence. Et pourtant, funestement, il s’agissait du “grand chantier social” de Macron. La réforme des retraites a mis le feu aux poudres et a réveillé notre éternel impétueux tempérament gaulois. Travailler deux ans de plus ? Non merci ! pour presque 80% des Français. 

 Dès lors tout s’enchaîna pour faire de cette réforme, une réforme historique. Un tohu-bohu magistral à l’Assemblée Nationale où la réforme durant sa première lecture a été expédiée au Sénat sans vote le 17 février dû à la ruse juridique usée par le gouvernement à savoir le 47.1 – qui déterminent les principes des lois de finances et des lois de financement de la Sécurité sociale – et qui décrète que Si l’Assemblée Nationale ne s’est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d’un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l’article 45.” 

La réforme fut adoptée au Sénat puis s’en est allée dans les cartons de la nouvelle Commission Mixte paritaire ( une assemblée constituée de 7 députés et de 7 sénateurs)  qui se devait de la remanier quelque peu. Le 15 mars 2023, cette dernière rendit son travail qui repassa devant les sénateurs qui sans grande surprise l’adoptèrent. 

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Tandis que dans la rue, la colère grondait toujours. Les cortèges de manifestation étaient à chaque fois de plus en plus gros, et de plus en plus violents. La jeunesse surtout – ou sa partie la plus affranchie – maintenait la cadence. Le coup de grâce fut donné par le Conseil Constitutionnel où les “grands sages” si tant est que l’on puisse nommer ainsi des hommes pour la plupart issues du terreau politique traînant tel un boulet de prison différentes “casseroles”. En somme, ces fameux sages ne seraient en vérité que leur titre. Validant la réforme et permettant ainsi sa promulgation express, ils ont concrétisé une bonne fois pour toute le désamour entre le peuple français et son président. 

Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution nous promettait “100 jours de réconciliation”… La face peut-elle être encore sauvegardée ou Emmanuel Macron avec 26% de popularité, ne risque-t-il pas de devenir le président le plus détesté ? 

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Marine Audinette

Rédactrice de l'antenne bordelaise et membre de l'équipe de rédaction du site de l'Etudiant libre.
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