Blocus l’IUT de Mantes-la-Jolie (Yvelines) – “Non au racisme“, dénonce une banderole accrochée sur les grilles de l’établissement. Depuis mardi, des étudiants de l’IUT de Mantes-la-Jolie ont bloqué l’entrée de l’établissement. Ils dénoncent des “propos racistes” et des “remarques à répétition” de la part de professeurs. Une enquête interne a été lancée par l’université.

Les bloqueurs, activement soutenue par l’Union des Etudiant·e·s des Yvelines (UEY) et SOS Racisme, exigent “la mise à pied à titre conservatoire” d’un professeur.

Quand l’orage gronde : plongée au cœur d’un climat sous haute tension

L’affaire qui a mis le feu aux poudres concerne un professeur enseignant en cours de maintenance industrielle et qui va s’exclamer « Étudiants musulmans, levez la main ! ». Après cela, le professeur va distribuer un outil industriel : un extracteur de goujon, utilisé pour extraire de leurs logements des vis ou goujons lorsqu’ils sont cassés et qu’ils ne peuvent plus être dévissés.

Cependant, cet outil est également familièrement appelé “queue de cochon” et l’enseignant, par une blague plus que douteuse s’amusera « d’avoir fait toucher une queue-de-cochon à des musulmans ».Pour les étudiants de l’établissement, cette déclaration ne passe pas et en réponse, un blocus se met en place dès mardi matin à l’initiative d’une cinquantaine d’étudiants. 

Cette affaire n’est pas isolée et fait écho également à une altercation entre un étudiant et son professeur où ce dernier aurait déclaré : « Bah alors, tu n’as pas d’amis ? C’est normal que tu n’aies pas d’amis. Sale arabe »

Quand l’opposition devient une vendetta : la dangerosité de la virulence politique

Les bloqueurs par diverss communiqués de presse et compte-rendu dénoncent le « climat de harcèlement – notamment discriminatoire – et de tensions rapporté par des étudiants de façon récurrente ces dernières années ». Ils déplorent également le soutien de certains au professeur concerné, précisant qu’ils sont « majoritairement blancs ».

Cet incident s’inscrit dans un climat de tensions inhérent à cet établissement de banlieue parisienne où, déjà deux ans auparavant, deux enseignants avaient déjà été exclus à la suite d’une première mobilisation des élèves. Selon les étudiants de l’IUT dans un témoignage auprès du Parisien, « il y a eu, par le passé, un contexte de harcèlement et plusieurs propos racistes, même si c’est difficile de les étayer à chaque fois ». Au sein de l’établissement, selon les bloqueurs, « nous sommes pour beaucoup d’entre nous des jeunes de banlieue. Loin des caricatures, nous n’en sommes pas moins solidaires, pacifiques et avec des rêves pleins la tête ». 

Leçon non apprise : quand l’histoire se répète

Les revendications confuses et les demandes de poursuites disciplinaires et judiciaires sont légion. Les étudiants bloquent l’établissement et fustige le manque de réaction du président de l’Université qu’il juge corporatiste. Un président d’Université défendant ses enseignants… Il est vrai que cela peut sembler étonnant dans le contexte actuel surtout au nord des Yvelines où nous ne sommes qu’à une trentaine de kilomètres de Conflans-Sainte-Honorine où un certain professeur d’histoire-géographie de 47 ans, Samuel Paty, n’avait pas été soutenu ou peu par sa direction et laissé pour martyr à une population islamiste qui l’avait menacé. 

« L’histoire humaine se répète; il n’est rien qui n’ait déjà été » déclarait Lucilio Vanini, philosophe italien du XVI^ème siècle. Ne répétons pas les mêmes erreurs et laissons la justice à ceux qui en ont la compétence et ne crucifions pas au tribunal médiatique et fanatique, les déclarations, certes douteuses, d’un professeur. 

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