Après le débat sur le voile, nos élites ont encore trouvé le moyen de fédérer. En effet, après les musulmans, revenons aux catholiques. Une pétition mise en ligne ce matin a déjà reçu plus de 4000 signatures. Il faut dire que l’enjeu est important. Cette pétition est adressée au président du Sénat, M. Gérard Larcher, pour que le secret de la confession des ministres du culte catholique ne soit pas mis en cause. Cette idée, apparue dans les rapports du 28 mai 2019 (proposition n° 9 in Rapport d’information No 529 de Mmes Marie MERCIER, Michelle MEUNIER et Dominique VÉRIEN ), va être débattue sous peu au Sénat. Elle constitue une violation de l’exercice de la religion catholique garanti dans l’Article 1 de la loi 1905. De plus, les sénateurs républicains et socialistes responsables de la commission souhaitent renforcer les prochaines peines de non-dénonciation attribuées aux clercs récalcitrants à violer le secret de la confession. Obliger les prêtres à dénoncer leurs pénitents, c’est empêcher la perspective du salut à des âmes qui sont dans le besoin. Car ainsi, qui voudra aller se confesser si l’abbé n’est autre qu’un indic ? Il suffira de lire Tocqueville pour s’en convaincre, quand l’État cherche à régir jusqu’à la conscience des citoyens, il s’agit bien d’une dérive totalitariste nuisible à la dignité propre de chaque homme et femme. Enfin, aux vues de toutes les mesures éthiques, religieuses ou sociales prises dernièrement, on se doute que la dignité du citoyen ne pèse pas lourd devant sa faculté à faire du profit.
Quelques points à noter :
• Le droit canonique (droit de l’Église) requiert l’excommunication de tout ministre manquant à son devoir du secret de la confession.
• Le code pénal reconnaît jusqu’alors le secret de la confession comme un secret professionnel.
• L’Ancien Régime, le régime nazi et le régime communiste en URSS ne remettaient pas en cause le secret de la confession.
• Les affaires de viol sur mineur par des clercs représentent 6 % des viols sur jeune garçon et 0,5 % sur jeune fille, autrement dit une très grande minorité. (source : Sénat)
• Le Saint- Siège a rappelé le 1er juillet 2019 qu’au moment où le prêtre entend les péchés et absout, il n’agit pas en tant qu’homme mais en tant que ministre de Dieu.
Chilpéric d’Albret