Depuis quelques jours, une rumeur circule dans le milieu de la recherche médicale : un scientifique français aurait réussi à vaincre le coronavirus à l’aide d’une molécule peu recommandée, la chloroquine. Sans céder à l’euphorisme, le professeur Didier Raoult, directeur d’un des plus grands hôpitaux de Marseille, a effectivement annoncé lundi dernier avoir mené des tests extrêmement prometteurs dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Le professeur Raoult, spécialiste mondial des maladies infectieuses, a en effet utilisé la chloroquine sur 24 patients atteints du coronavirus. Or, il a découvert que 6 jours plus tard, les trois quarts d’entre eux n’étaient plus porteurs du virus. Ces résultats dépassent largement ceux obtenus lors d’expériences précédentes, avec une molécule différente. Cité par l’hebdomadaire Marianne, Didier Raoult qualifie ces résultats de « spectaculaires ».
Le ministère de la Santé a eu vent de ces « essais jugés prometteurs », et Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a annoncé ce matin à la sortie du conseil des ministres vouloir aller plus loin : « En accord avec le professeur Raoult, le ministère de la Santé a souhaité que nous puissions étendre cet essai clinique ». Mardi dernier, le laboratoire Sanofi, leader mondial du secteur de la santé, a déclaré être prêt à offrir à l’Etat français des doses de Plaquenil pour 300 000 malades. La substance active de ce traitement, habituellement réservé à la lutte contre le paludisme, est la molécule de chloroquine.
L’enthousiasme soulevé par cette nouvelle n’est pas injustifié. Ainsi, en Chine, la chloroquine est utilisée avec succès depuis quelques semaines, et joue un rôle très important dans l’endiguement du nombre de cas atteints de coronavirus. Les autorités chinoises incitent depuis longtemps les gouvernements européens à en faire usage. Un fait que confirme le professeur Didier Raoult lui-même : « Non ce n’est pas trop tard, mais nous avons perdu trop de temps ! Il ne faut plus tarder mais agir : détecter et traiter ». Et de poursuivre, toujours cité par l’hebdomadaire Marianne : « Il est important pour nous de créer d’importants stocks et de préparer les conditions logistiques pour distribuer la chloroquine avec les laboratoires qui produisent les médicaments ».
Toutefois, la prudence doit rester de mise. Les tests cliniques en France ont porté sur un très petit nombre de patients, et doivent être élargis à plus grande échelle. De plus, l’enthousiasme n’est pas partagé par toute la communauté scientifique : les effets secondaires de cette molécule sont bien connus, et sont souvent importants à partir d’une simple petite dose. Au moins est-il possible de se féliciter des premiers essais, et d’attendre la suite.
Source image : pourquoi docteur.fr