Quatre jours seulement après sa dernière allocution, Emmanuel Macron s’est à nouveau adressé aux français depuis le palais de l’Elysée. Pour faire face à la propagation toujours en hausse du Covid-19, de nouvelles mesures ont été annoncées. Elles concernent principalement le quotidien de tous les français, puisque la quasi-totalité des déplacements sont désormais interdits pour quinze jours au moins, et le maintien à flot de l’économie nationale.
Grave, le Président de la République l’a répété à plusieurs reprises : nous sommes en guerre. Une déclaration puissante, adaptée à l’ampleur de la crise, et logiquement annonciatrice de mesures fortes. Seulement voilà, Emmanuel Macron semble avoir du mal à concrétiser ses belles phrases, et on ne peut que s’alarmer sur la teneur des mesures annoncées ce soir :
Pourquoi le «confinement» (terme étrangement évité ce soir) n’est-il prévu que pour quinze jours, alors même qu’écoles et frontières seront fermées pour au moins un mois ?
- Pourquoi les contours de ce confinement sont-ils si flous ? On ne peut pas sortir, mais on peut aller faire du sport, on ne peut pas voir ses voisins mais il faut « inventer de nouvelles solidarités », etc ?
Pourquoi l’Union Européenne, qui a déjà largement fait la preuve de son incompétence, n’annonce vouloir fermer ses frontières que ce soir, quand la plupart de nos voisins l’ont fait il y a plusieurs jours ?
Pourquoi avoir tardé à ce point à ouvrir des hôpitaux de campagne, quant on sait depuis bientôt une semaine notre retard sur l’Italie ?
Enfin, comment peut-on annuler le second tour des élections municipales au lendemain du premier tour, alors qu’on n’a pas cessé de nous répéter qu’aller voter ne présentait aucun risque ? Comment l’exécutif a-t-il pu céder aussi lamentablement aux pressions criminelles de barons de la droite ?
La gestion du Covid-19 par ce gouvernement ne peut qu’interroger. Elle démontre sa fébrilité dans les heures les plus graves, et l’incapacité totale de l’Etat français à anticiper ce genre de crise. Quand le pire sera derrière nous, il faudra très sérieusement s’interroger sur la fiabilité de nos dirigeants, l’efficacité à long-terme de notre État et la légitimité de nos institutions. En attendant, Emmanuel Macron l’a dit : nous sommes en guerre, l’union sacrée est par conséquent de mise.