L'Étudiant Libre
L’orage
La première goutte de pluie éclata dans la cheminée.
Bruit cristallin,
Annonçant la pureté de l’orage
Celui, venu des âges
Premiers et lointains.
Dehors, un chien hurlait face au monstre galopant.
Instinctif cri des Natures.
Au son commun du hurlement,
Toute la plaine couverte du développement
Partit nicher au fond des granges,
Se cacher à la vue de cet Ange.
Messager céleste,
Épure du plan de Dieu
Bain de Jouvence ; miséricordieux.
Qui lave, à la vie, ce qui lui reste.
Le monstre chantait. Une même basse symphonie.
Le chien de nouveau hurlait, et le tonnerre lui répondit.
Fracas intense, qui gèle cette plaine, grouillante des fuyards.
Ce n’est pas l’Ange, non, c’est la colère et son brouillard.
Me revoilà.
La campagne est blanche.
Mais alors que la deuxième goutte frappe mon visage amoureux,
Je sors du temps.
J’étais ailleurs, loin du tison incandescent
Et de sa bouche, et de ses yeux.
par Guy Sablon (Instagram : @palingenesia_ )