Le mot de la rédaction : Une allocution pour les diviser tous

Malgré la cascade de drôleries qui ont émaillé l’actualité politique de la France ces derniers temps, la Rédaction a décidé de n’en aborder qu’un, essentiel : la prise de parole du Président de la République ce lundi 17 avril. Retour sur cette allocution qui divise…

De quoi devait-on parler aujourd’hui, dans ce nouveau billet estampillé « Le mot de la rédaction » ? En effet, les sujets se prêtant à l’ironie et à l’analyse politique étaient nombreux cette semaine. Le fonds Marianne ? Aussi pathétique que drôle ; l’agenda qui fait coïncider l’affaire avec la parution de Marlène Schiappa à la une de Playboy a un arrière-goût d’affaire de prostitution à la sauce seventies… Ou encore la confrontation Zemmour-Onfray du dernier hors-série de Valeurs Actuelles, où nous avons eu le plaisir de voir Michel Onfray attribuer à l’Allemagne l’ensemble des maux de l’univers (l’éducation, c’est eux ! l’énergie, c’est eux ! et la retraite, mais oui, je vous le donne dans le mille, c’est eux !) ? Non, un hédoniste amateur du « bien-vivre » pendant que le monde sombre et qui appelle « en même temps » (comme quoi ce n’est pas réservé qu’à Macron…) à la Reconquista de nos amis d’outre-Rhin ne nous inspirait pas grand-chose (si ce n’est un sémillant parallèle historique). 

La rédaction de L’Étudiant libre a préféré retenir du tout chaud : l’allocution d’Emmanuel Macron, devant l’ensemble des Français, ce lundi 17 avril. Des annonces ? Oui, celles de trois nouveaux objectifs pour ce second quinquennat : « un nouveau pacte au travail » (notamment pour les séniors, que le Conseil constitutionnel a censurés de la loi retraite), « l’ordre républicain » (nouvelles brigades de gendarmerie et loi immigration), « le progrès pour mieux vivre » (expression valise dans laquelle vous retrouverez une réforme des hôpitaux et de l’éducation). 

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Après la tempête, la parole. Et quelle parole ! Loin des réponses politiques, les promesses – quasiment de la poudre de perlimpinpin, n’est-ce pas ? Et pourtant Dieu sait que la France en a besoin, d’une réponse politique. Mais c’est que l’Élysée sait bien qu’elle n’a pas d’issue pour l’instant. Sans majorité de circonstance, avec une droite LR qui fait défection et une CFDT d’habitude à l’écoute et désormais dans la contestation franche, le gouvernement Borne bat de l’aile et paraît bien incapable de passer la moindre loi (ce que nous expliquions déjà dans cet édito : ici). La tempête n’est peut-être pas terminée…

À moins de rembourser la dette en passant par le réseau de proxénétisme que Marlène Schiappa est en train de mettre en place, nous ne voyons que peu d’avenir pour la macronie. Peut-être attendre la fin de la contestation, en faisant le mort. C’est qu’en réalité les manifestions commencent à s’essouffler, voire à s’enfermer dans un ghetto qui fait peur – confer la « casserolade » d’hier soir qui faisait plus fête de l’Huma que début de Grand Soir, m’enfin vous me direz qu’on fait avec ce qu’on a. 

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Rassurons-nous, le président s’est donné 100 jours pour être jugé, le temps de « passer à autre chose » et de commencer à former une nouvelle majorité. 100 jours qui nous rappellent ceux d’un certain Napoléon, et qui se finirent par un naufrage, Waterloo. Mais qui sera Grouchy cette fois-ci ? 

Aurélien Charvet

Aurélien Charvet

Responsable du site internet de L'Étudiant Libre, étudiant en grande école
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