L'Étudiant Libre

C’était il y a 62 ans à Villeblevin, à bord d’une Facel Vega FV3B, qu’Albert Camus fu victime d’un accident aux côtés de l’éditeur Michel Gallimard, neveu du célèbre éditeur, et de sa femme.
Albert Camus fêtait la nouvelle année, entouré de sa famille et de ses amis Janine et Michel Gallimard accompagnés de leur fille Anne. Le lendemain, son épouse et ses enfants décidèrent de prendre un train pour rentrer en direction de Paris, mais l’écrivain préféra quitter Lourmarin avec la famille Gallimard. Ils prirent donc la voiture et s’arrêtèrent la nuit pour dormir dans une auberge avant de reprendre la route, celle qui fut pour Albert Camus la dernière. C’est, en effet, en passant au niveau de Villeblevin, que la voiture dérapa sous la pluie à une vitesse de 145 kilomètres à l’heure pour s’enfoncer dans un arbre. Michel Gallimard mourut des suites de ses blessures six jours plus tard. Quant à notre écrivain, lui, mourut sur le coup.

C’était la fin de ce résistant, écrivain et journaliste, ayant eu dans une grande partie de sa vie, pour principale arme, sa plume. Mais avant d’être un militant, Camus fut avant tout un succès littéraire qui aura valu un succès monstre à Gallimard pour son œuvre « L’Étranger ». Il devint le plus jeune prix Nobel de Littérature en 1957, derrière Rudyard Kipling.

Pendant la guerre, Albert Camus rédigea chez « Combat », un journal résistant dans lequel il donnera, entre autres, un avis sur l’indépendance de l’Algérie, l’usage de la bombe atomique ou encore le Parti communiste à travers des tribunes qui sauront faire parler d’elles. Il considérait le journalisme comme « un combat pour la vérité et un combat pour l’indépendance ». Il publie son premier roman intitulé « L’étranger » en 1942, et poursuit sa carrière dans le journalisme engagé après la guerre.

Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme.

Albert Camus

Politiquement, on entend souvent qu’Albert Camus était un communiste radical. Mais, si l’auteur de « La peste » passa effectivement par le Parti communiste, il n’y est resté en réalité que très peu de temps, et aura passé sa vie à combattre le marxisme et le totalitarisme soviétique. On dit d’ailleurs que c’est là la raison de ses disputes avec Jean-Paul Sartre, marxiste engagé. Camus fut profondément humaniste et luttera contre toute les formes d’existentialisme et de ce qui « éloigne de l’homme » selon lui.

Mais, Camus était aussi un sentimental. Grand amoureux, il est impossible de parler de sa vie sans évoquer ses différentes conquêtes, femmes et maitresses, sans qui Camus n’aurait pas été le même. La rencontre la plus importante est surement celle de Maria Casarès, une comédienne exceptionnelle pour laquelle il s’éprendra de passion durant plusieurs années, au grand désespoir de Francine, sa femme. Cet amour aura sans doute été le plus marquant dans la vie de l’écrivain. Puis, en 1956, il fit la rencontre d’une seconde comédienne à propos de laquelle écrivit ces mots : « Pour la première fois depuis longtemps, touché au cœur par une femme, sans nul désir, ni intention, ni jeu, l’aimant pour elle, non sans tristesse. » On ne sait pas grand-chose sur elle. Mais, par-dessus tout, la femme qu’il aura sans doute le plus aimé, c’est sa mère.

Comme tout les grands écrivains, Albert Camus détient une part de mystère que nul ne pourra déchiffrer. Amoureux des femmes, des lettres et de la liberté, ce Français d’Algérie aura offert sa vie à ses idées, ce qui lui aura valu sa notoriété. Homme de gauche, Albert Camus ne manque pas d’être un homme qui incarne la grandeur et épris de liberté.

«  Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin. »
Le 4 janvier 1960 décédait Albert Camus
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