La dépouille de Francisco Franco a été exhumée du sanctuaire d’El Valle de los Caídos. Les rouges avaient fait le choix de continuer à blesser la mémoire de l’Histoire. Ils ont gagné et le terrorisme intellectuel avec eux.
L’offensive du président socialiste du gouvernement espagnol Pedro Sanchez n’a pas été une surprise. Il serait faux de dire que personne n’a tenté de s’opposer à cette iniquité. Mais les faits sont là, le Caudillo reposera désormais au cimetière du Pardo. Sans que l’on soit sectateur du franquisme, c’est une triste chose. C’est la victoire des déterreurs de cadavres et des salisseurs de mémoire.
Cela n’aura pas l’heur de plaire à de nombreux catholiques mais soulignons que le Vatican n’a pas manifesté une once de courage dans cette affaire. Il ne s’est tout d’abord pas opposé au transfert de la dépouille. Il a ensuite rappelé à l’ordre le prieur du monastère bénédictin qui s’opposait à la décision du gouvernement. Enfin, il n’a pas réagi à l’interdiction faite aux moines par la Garde civile d’accéder à la basilique les quelques jours avant l’exhumation. Ce n’est plus l’acte de l’Eglise « prudente », c’est l’action veule d’une hiérarchie déboussolée. C’est une trahison des autorités ecclésiastiques envers un homme qui ne fut certes pas parfait, mais qui toujours essaya de donner au catholicisme une place importante au sein de l’État.
Pour les belles âmes de gauche en Europe et en Occident, la paix civile ne semble pouvoir se faire que sur la déconstruction du passé et l’outrage aux morts. Alors que prospèrent le mausolée de Lénine ou celui de Ceausescu, le déboulonnage de statues confédérées aux États-Unis est une lubie récurrente. En France, le transfert des cendres du Maréchal Pétain à l’ossuaire de Douaumont est sempiternellement refusé. En Espagne, après la violation légale de la sépulture de l’ancien chef d’État – au mépris des demandes de sa famille – verra-t-on la destruction de l’abbaye de la Sainte-Croix de la vallée de ceux qui sont tombé ? C’est possible, ce genre d’acte impie ne serait pas pour déplaire aux plus sectaires. Rappelons que, pendant la guerre civile, certains révolutionnaires sortaient des nonnes de leurs cercueils pour les fusiller. Le même type de folie que les profanations des tombes royales de la basilique Saint-Denis pendant la Révolution française …
Adrien Chollard