Les deux patries, de Jean de Viguerie
Qu’est-ce que le patriotisme de nos jours ? En reste -t-il quelque chose ? Telles sont les questions que se posent des personnes en quête d’un retour à l’amour de la patrie. Cependant, se dire patriote est devenu tabou en France. Peu de politiciens osent le proclamer. Dans de nombreux esprits, l’admiration de la patrie est liée au nazisme, à extrémisme, au fascisme. Ces raccourcis semblent donner une nouvelle définition du mot « patriotisme » qui serait directement lié à une idéologie.
Cependant, nous sommes nous déjà demandés ce que voulait dire le mot patrie ? Est-ce une terre, des valeurs, la France, un idéal ou bien un moteur d’action ? Cette notion est floue. C’est ainsi, que dans son ouvrage Les deux patries, Jean de Viguerie – dans un essai historique sur l’idée de patrie en France – témoigne de l’évolution de celle-ci au cours des grandes périodes de notre histoire. Des premiers Capétiens à notre France actuelle la patrie ne cesse de se transformer et de changer de sens. « Il existe bien deux patries. L’une est la terre des pères, le pays de la naissance et de l’éducation. Celle-ci a toujours existé. L’autre est récente. Elle date des Lumières et de la Révolution. Elle représente l’idéologie révolutionnaire ».
Jean de Viguerie insiste notamment sur l’idée de sacrifice pour la patrie. Avant l’apparition de la philosophie des Lumières, la patrie était comme un être admirable pour sa grandeur, ses vertus. Mais en aucun cas elle ne poussait au sacrifice. La Révolution française marque l’apogée de son changement. Puisque la patrie est bonne, les hommes se doivent de lui donner leurs vies pour la protéger. Cette idée va conquérir les esprits au fil du temps. A tel point que l’auteur suggère qu’à cause de la prédominance du patriotisme révolutionnaire, nous passions de l’extermination des français à la destruction de la France. Ainsi, la fin de son ouvrage reste sur une note pessimiste, presque mélancolique : « La patrie et morte ».
Cependant, ce long travail qu’il a accomplit ne peut se finir sur une note aussi brutale. Cette étude de la patrie appartient-elle au passé ? Non. Un retour à une France de la morale, loin des intérêts matériels qui la dénaturent est possible. En effet, Jean de Viguerie parle d’une nouvelle génération d’esprits neufs combattant la pensée unique et libre de penser. Grâce à son ouvrage, de nombreux points de réflexions nous sont donnés pour retrouver une patrie menant les hommes vers la vertu. Avec cette nouvelle conception de la patrie pourrons-nous affirmer sans honte l’amour de de notre pays sans passer pour des personnes dépassées par leur temps ?
Claire Richard