Dans les années 1850, l’or est découvert dans les montagnes Santa Rita, au Sud de l’actuel Arizona, en territoire apache. Attisé par la convoitise, le Mexique se décide à récupérer pour son compte ces Terres en expulsant et en éradiquant les occupants ancestraux.
Massacre de Kashiyeh
Durant l’été 1858, alors que les hommes d’une tribu apache commercent avec les Mexicains dans le bourg d’Arizpe, une compagnie de lanciers vient planter son fer meurtrier dans le campement établi non loin de là, dans la vallée de Kashiyeh, massacrant femmes et enfants. Un homme, Gokhlayeh, littéralement « celui qui baille », trouve sa mère, sa femme et ses trois enfants gisants sans vie, couchés dans leur sang noirci par le soleil brûlant du désert.
« San Jerome ! »
Animés d’un désir de vengeance, les chefs apaches décident de se venger et le 30 octobre 1859, ils reviennent à proximité d’Arizpe, armés cette fois ci. Les Mexicains envoient un chariot et quelques hommes pour en découdre rapidement avec eux, mais cachés dans les montagnes, les Apaches tuent rapidement les piétons. Gokhlayeh, la rage au ventre, se jette sur le chariot et fracasse le crâne des deux soldats qui se trouvent à l’avant. Les redoutables guerriers disposent désormais de fusils et de poudre qui se trouvaient dans le chariot. Furieux de ce désastre, un corps de lanciers accompagné par la garnison d’Arizpe sort du bourg pour en terminer avec les provocateurs. On reconnaît alors le même corps des lanciers de Kashiyeh, et Gokhlayeh est nommé pour conduire la bataille. Sa tactique d’embuscade s’avère redoutable et rapidement les soldats mexicains refluent en pagaille. Profitant de cet avantage, il égorge le capitaine des lanciers et sa hache vengeresse fend les têtes ennemies en grand nombre. Suivi par tous les guerriers, Gokhlayeh massacre d’une rage furieuse presque tous les Mexicains de la garnison qui supplient dans des hurlements le saint du jour de les épargner « San Jerome, san Jerome ! ». Le héros du combat est inspiré par le nom appelé au milieu du carnage et décide désormais de se faire appeler « Geronimo ».
De la légende aux parachutistes
Geronimo mènera une lutte désespérée avec les tribus apaches contre le Mexique puis les États-Unis pour sauvegarder les Territoires ancestraux. La légende raconte qu’il est mort en sautant avec son cheval dans un ravin de l’Oklahoma en clamant son nom, d’où le cri des parachutistes américains lors de leurs sauts depuis 1944.
Le dernier combattant des Apaches
Résistant au grand Péché des États-Unis qu’est le massacre des indiens, Geronimo demeure l’incarnation de la lutte pour la terre des ancêtres avec une abnégation totale de soi même. Considéré comme un grand chef et un immense tacticien, il repose dans la légende américaine à jamais.
« Les guerres sont livrées pour savoir qui possède la terre, mais au bout du compte, c’est elle qui nous possède. Celui qui ose la posséder, ne repose t-il pas sous elle ? » Cochise, chef apache (1810-1874)