Le 2 décembre au soir, un communiqué annonçait la mort de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Une vie publique longue comme un bras entre erreurs politiques et éclairs de lucidité. Retour sur un personnage de la Ve République.
Valéry Giscard d’Estaing est mort.#Giscardhttps://t.co/VzgH6S0mTS
— L’Étudiant Libre (@LEtudiant_Libre) December 2, 2020
C’est dans un communiqué publié tard dans la soirée que les Français qui l’ont bien connu ont appris sa mort. Valéry Giscard d’Estaing est décédé le 2 décembre à l’âge de 94 ans. Un peu plus d’un an après la disparition de son rival Jacques Chirac, VGE aura marqué son unique septennat comme étant celui ayant connu la fin d’une croissance flamboyante, des Trente Glorieuses, des chocs pétroliers.
Au delà de son bilan économique, VGE est davantage connu pour ses avancées dites sociales : légalisation de l’avortement ou abaissement de l’âge du droit de vote à 18 ans. D’un point de vue politique, bien que l’on veuille croire qu’il était en duel avec Mitterrand, son vrai rival était Jacques Chirac. Celui-ci claque la porte de Matignon le 25 août 1976 en direct à la télévision sans l’avis de VGE. Ce dernier n’acceptera jamais ce comportement qui signait une descente lente vers la déception politique.
VGE aura axé son mandat sur une volonté de se rattacher à un électorat de gauche. L’exemple le plus représentatif de cette démarche reste la loi Veil autorisant l’avortement. La droite de VGE est divisée, affirmant que cette loi est un crime et une offense terrible à la dignité humaine. Une erreur politique qui lui vaudra de nombreuses réprimandes de son propre camp.
Bien que VGE ait fait des erreurs politiques, il demeure une action qui contribuera à son image d’un président se refusant à abandonner les Français. En mai 1978, la ville de Kolwezi (Zaïre) est envahie par une milice armée et financée par le communisme. Un massacre organisé qui voit la mort par centaines des habitants de la ville dont un grand nombre d’Européens et de Français.
Valéry Giscard d’Estaing envoie la Légion étrangère pour libérer la ville et rapatrier tous les Français sur place. Un acte militaire refusé par François Mitterrand, l’ONU, les États-Unis et les pays membres de l’Union européenne. Seul contre tous, VGE décide d’engager sa responsabilité. Les Français sont libérés et rapatriés.
94 ans de vie politique jalonnés de nombreux mandats : député, secrétaire d’État aux Finances, ministre des Finances et des Affaires économiques, maire de Chamalières, président du conseil régional d’Auvergne, député européen et président de la République.
En dehors de la vie politique, il est aussi très attaché à la littérature, affirmant même préférer Maupassant et Charles Baudelaire. Son goût pour la culture des belles lettres lui vaudra même de rentrer à l’Académie française en 2004.