Samedi dernier, la Luftwaffe (puisque c’est encore le nom de l’armée de l’air allemande) a acheminé les premiers patients en soin intensif de Bergame jusqu’en Rhénanie du Nord-Westphalie pour pallier au manque de lits dans la province italienne.
« En période de grand besoin, il va sans dire que nous soutenons nos amis », a déclaré la ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU), à propos de la mission. « C’est pourquoi nous amenons maintenant des patients gravement malades d’Italie en Allemagne pour qu’ils soient traités avec l’unité aérienne de soins intensifs volants de l’armée de l’air. C’est un signe important de solidarité. L’Europe doit rester solidaire. »
L’arme miracle de la Luftwaffe: l’Airbus médicalisé MedEcav, décrit par l’armée de l’air comme « un maillon important de la chaîne de sauvetage pour l’évacuation médicale des patients graves sur de longues distances ». Cet avion a la capacité de transporter 44 patients couchés dont 6 en soin intensifs, surveillés par une équipe médicale de 25 personnes.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a quant à lui déclaré que jusqu’à présent – avec le soutien de l’ambassade d’Allemagne à Rome – 73 places d’hospitalisation pour des patients italiens avaient été aménagées dans huit États fédéraux. En outre, 30 patients français sont déjà traités dans le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat, la Hesse et la Sarre, et au moins 50 places de traitement ont été proposées à la France. Des patients ont déjà été transférés en hélicoptère depuis Strasbourg et Metz.
Mais cette solidarité européenne peut fortement être relativisée au regard de l’aide internationale. Depuis le début de la crise, ce sont par exemple 9 avions russes, 52 médecins et infirmiers cubains et plusieurs tonnes de matériel chinois qui ont été projetés en Italie pour soutenir le pays qui, à ce jour, compte environ 105 000 cas confirmés, et dépasse les 12 000 morts.