Edito du nouveau numéro papier : Que brûle le feu qui couve

Lancement du nouveau numéro papier de l'Etudiant libre ! Pour l'occasion nous vous offrons l'édito de la revue, qui a pour thème le "souverainistes vs identitaires".

Les pires drames se lovent toujours dans les sombres bois des non-dits. Le camp national connaît aujourd’hui l’une de ces maladies de l’implicite, qui rongent les esprits et affutent les ressentiments de chacun. Au pas du loup, il se fait jour le vif débat qui braque au sein de notre constellation idéologique, les souverainistes et les identitaires. Au cœur de la controverse : le rapport à l’Union européenne, à la Nation, à l’universel. La philosophie et l’Histoire, la géopolitique et le religieux, voici que tous les domaines de l’intelligence sont mobilisés dans la bataille. Faudra-t-il une Europe hespérialiste ou un retour à la Nation ? Devrons-nous puiser dans la sagesse de Bainville, ou dans le déchaînement de Venner ? Il serait bien sûr stérile de tout opposer. Il ne serait pas moins naïf de ne rien confronter.

Alors, alliant le plaisir de la dispute à l’insolence des premiers printemps, nous avons voulu faire éclater au grand jour le contentieux. À dresser l’une contre les autres, les deux armées, à dissiper le brouillard de la guerre. Qu’il soit donc écrit au frontispice de ce numéro que nous ne nous tenons ni pour impartiaux, ni pour péremptoires. En revanche, nous revendiquons avoir laissé s’exprimer le plus librement du monde dans nos colonnes, les fougues respectives des deux camps. Partisans acharnés de l’un ou de l’autre, soyez certain que vous serez, à travers vos lectures, éprouvés dans vos idéaux, parfois brutalisés dans vos égos. Les lignes qui suivent ne sont pas à offrir à des esprits douillets. La tentation sera forte de nous accuser de maux de foi, d’intrigues secrètement nouées avec l’ennemi. Le croisement des feux signera notre succès. Nous nous voulons les officiers fous qui, perchés sur le rempart le plus exposé de la ville, se délectent de se trouver à la jonction des tirs de boulets.

Enfin, une fois déversées les abjurations de chacun, il faudra bien se décider à tourner ensemble nos armes vers la menace véritable. Nos argumentaires les plus passionnés seront vains, dès lors que les forces qui veulent notre disparition seront parvenues à leurs fins. C’est pourquoi il faut s’intéresser à ce qui nous rassemble. Il ne s’agit pas là d’une fable macroniste, tiède et morose, fomentée dans le compromis. Mais sans se complaire, au moins se comprendre. Établir que, quelques soient nos divergences, il en est à l’œuvre de plus grandes encore, envers des forces bien plus dangereuses, et toutes ensembles consacrées à notre déchéance. Il convient donc de se rappeler aux antiques valeurs qui ont élevées les premières de nos cités.Ainsi, bâtir le type d’homme nécessaire à notre ré- novation, qui cultive la puissance, la philia, le stoïcisme. Et par la résonnance de nos esprits, nous pouvons espérer qu’il poindra à l’horizon, le jour de la communion de nos canons.

 

Valentin Schirmer

Valentin Schirmer

Animateur radio à Ligne droite, Valentin Schirmer est aussi le rédacteur en chef de la revue papier de l'Étudiant libre
Edito du nouveau numéro papier : Que brûle le feu qui couve
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